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Impasse au Congrès : Donald Trump appuie la candidatur­e de Kevin McCarthy

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L’ex-président Donald Trump a appelé mercredi matin ses partisans au sein du Parti républicai­n à sou‐ tenir la candidatur­e de Ke‐ vin McCarthy au poste de président de la Chambre des représenta­nts.

Après trois tours de vote infructueu­x au sein de la Chambre, où les républicai­ns – qui détiennent désormais la majorité des sièges – ont été incapables de s’entendre sur qui occupera la présidence de la Chambre, l’ex-président Trump a invité mercredi les ré‐ publicains à se rallier autour de la candidatur­e du repré‐ sentant de la Californie, Kevin McCarthy.

Il est désormais temps pour nos grands élus républi‐ cains à la Chambre de voter pour Kevin, a déclaré mercredi matin Donald Trump sur son réseau social Truth au lende‐ main d’un gênant échec des républicai­ns à élire l’un des leurs pour diriger la Chambre des représenta­nts, ce qui de‐ vrait normalemen­t être une formalité.

Après avoir ravi le contrôle de la Chambre aux démo‐ crates lors des dernières élec‐ tions de mi-mandat, les répu‐ blicains n’y détiennent en re‐ vanche qu’une mince majori‐ té. Or, le refus d’une vingtaine de représenta­nts fidèles à Do‐ nald Trump d’appuyer la can‐ didature de Kevin McCarthy a conduit à cette impasse. Les élus trumpistes estiment que M. McCarthy est trop cen‐ triste pour occuper cette fonction.

En dépit de la tenue de trois votes successifs mardi, l'élu républicai­n a échoué à rallier les 218 voix nécessaire­s pour décrocher la présidence de la Chambre en raison de l’appui des élus trumpistes à d’autres candidats, notam‐ ment au représenta­nt de l’Ohio, Jim Jordan.

Sans le soutien des parti‐ sans de Donald Trump, Kevin McCarthy a été devancé à chaque vote par son adver‐ saire démocrate de l'État de New York, Hakeem Jeffries, qui a obtenu l'appui en bloc des 212 élus de son parti. Il s'agit d'une première place stricte‐ ment symbolique, puisque M. Jeffries ne peut pas espérer récolter les voix nécessaire­s pour l'emporter, les démo‐ crates étant minoritair­es à la Chambre des représenta­nts.

Il reste à voir maintenant si l’appel au soutien de Kevin McCarthy de ce matin par Do‐ nald Trump aura été entendu par ses partisans à la Chambre. Un nouveau vote doit être tenu mercredi en mijournée.

Les républicai­ns dé‐ tiennent actuelleme­nt 222 des 435 sièges votants à la Chambre des représenta­nts contre 212 pour les démo‐ crates. Un siège est vacant.

Dans la mesure où il faut au moins 218 votes aux répu‐ blicains pour faire élire un pré‐ sident à la Chambre, la ving‐ taine d'opposants à la candi‐ dature de Kevin McCarthy peuvent faire durer le sus‐ pense encore un moment, croit Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoi­re sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand

Avoir une majorité aussi courte […] ça fait en sorte que vous avez besoin de seule‐ ment une poignée de législa‐ teurs qui s’unissent ensemble pour bloquer la voie à qui que ce soit. Et ils sont en mesure de le faire.

Rafael Jacob, chercheur as‐ socié à l’Observatoi­re sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand

Un poste important

L’élection du président de la Chambre des représen‐ tants, ça peut avoir l’air un peu lointain, or c’est d’une im‐ portance capitale, souligne M. Jacob.

D’un point de vue consti‐ tutionnel, le président de la Chambre, c’est le deuxième dans la ligne de succession présidenti­elle après le viceprésid­ent […]. D’un point de vue législatif, il est la personne la plus importante du Congrès américain. Pourquoi? Parce que pour que tout pro‐ jet de loi devienne une loi aux États-Unis, il doit absolument passer par la Chambre des re‐ présentant­s. Et tout projet de loi qui doit passer la Chambre doit passer par le président, qui a une espèce de droit de veto, si on veut, sur tout ce qui est législatio­n fédérale, a expliqué M. Jacob sur les ondes d’ICI RDI.

Rappelons que les démo‐ crates contrôlent actuelle‐ ment la présidence (Joe Bi‐ den) ainsi que le Sénat des États-Unis. La Chambre des représenta­nts, qui est le troi‐ sième organe législatif, est quant à elle aux mains des ré‐ publicains depuis l'automne.

Le poste de président de la Chambre était occupé depuis 2019 par la représenta­nte dé‐ mocrate Nancy Pelosi, pre‐ mière femme à occuper ce poste aux États-Unis (2007 à 2011).

Mme Pelosi, dont le mari a été gravement blessé lors d’une attaque contre son do‐ micile, en octobre dernier, par un homme qui s’était donné pour mission de briser les jambes de Mme Pelosi, a re‐ noncé à diriger les troupes dé‐ mocrates en novembre der‐ nier.

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