240 enseignants à recruter pour le nouveau programme d’immersion française au N.-B.
La mise en place du nou‐ veau programme d'appren‐ tissage du français dans les écoles anglophones au Nouveau-Brunswick néces‐ sitera l'embauche de quatre fois plus d'ensei‐ gnants que ce que prévoit le gouvernement provin‐ cial, selon l'organisme Ca‐ nadian parents for French NB.
Les projections de recrute‐ ment sont « évidemment er‐ ronées », affirme le directeur général de Canadian parents for French NB, Chris Collins. Ce groupe fait la promotion de l’apprentissage du français comme langue seconde par les élèves.
Le ministre de l'Éducation Bill Hogan avait précisé, lors de l’annonce du nouveau pro‐ gramme de français langue seconde, qu'il faudrait recru‐ ter environ 60 enseignants avant septembre prochain.
Toutefois, Chris Collins es‐ time qu'en raison du besoin déjà criant d’enseignants dans les districts scolaires, il en fau‐ dra au moins quatre fois plus, soit 240.
Vous n’avez qu’à deman‐ der au personnel des écoles combien d’enseignants on a besoin, c’est beaucoup plus que 60 , explique-t-il.
Chris Collins affirme aussi que le nouveau programme va engendrer beaucoup de changements au sein du sys‐ tème d’éducation.
S'il faut 240 nouveaux en‐ seignants juste pour le nou‐ veau système, combien d'en‐ seignants faudra-t-il pour remplacer les enseignants qui quittent pour le système fran‐ cophone? Ceux qui quittent le Nouveau-Brunswick pour en‐ seigner ailleurs? Ou qui prennent une retraite antici‐ pée?
Chris Collins, directeur gé‐ néral de Canadian parents for French NB
Et ces effets ne se limitent pas seulement au milieu édu‐ catif anglophone.
Environ 20 % des élèves qui fréquentent le système anglophone ont accès à l’édu‐ cation en français dans la pro‐ vince.
Si une part de ces jeunes se dirige vers le système fran‐ cophone, cela va mettre un stress excessif sur ce système scolaire pour embaucher da‐ vantage de personnel, affirme Chris Collins.
Le ministère ne modifie pas sa cible
Dans
une
déclaration écrite mardi, le ministère de l'Éducation et du Développe‐ ment de la petite enfance ré‐ itère que 60 enseignants de‐ vront être recrutés d'ici sep‐ tembre.
Ces personnes pourraient être des d'enseignants et en‐ seignantes capables d'ensei‐ gner le français et qui font dé‐ jà partie du système, mais dont le français ne fait pas partie de leur enseignement actuel.
En décembre, le gouverne‐ ment du Nouveau-Brunswick a proposé un nouveau pro‐ gramme d’apprentissage du français langue seconde pour tous les élèves de la mater‐ nelle et de la première année du secteur anglophone.
Selon ce plan, les élèves passeront la moitié de la jour‐ née à faire des apprentissages exploratoires en français et l’autre moitié de la journée à apprendre des matières comme les mathématiques, la lecture et l’écriture en anglais. Ce nouveau programme rem‐ placerait éventuellement l'ac‐ tuel programme d’immersion française.