Radio-Canada Info

Un sit-in des infirmière­s à l’urgence de l’hôpital de Chicoutimi au cours de la nuit

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Les infirmière­s de l’ur‐ gence de l’hôpital de Chi‐ coutimi ont organisé un sit-in au cours de la nuit de mardi à mercredi pour dé‐ noncer les conditions de travail, dont le temps sup‐ plémentair­e obligatoir­e (TSO).

Lorsque l’équipe de nuit est rentrée travailler, elle s’est rendu compte qu’il manquait trois infirmière­s sur un total de 11 et qu’il y avait déjà 49 patients sur civière. Ç'a été la goutte qui a fait déborder le vase [...] La situation est récur‐ rente aux urgences de Chi‐ coutimi, les travailleu­ses ont donc décidé de s'asseoir par terre pour que la haute direc‐ tion du Centre intégré univer‐ sitaire de santé et services so‐ ciaux du Saguenay-Lac-SaintJean (CIUSSS) les entendent parce que ce n’est pas sécuri‐ taire les soins qui vont être donnés là, a réagi la prési‐ dente du Syndicat des profes‐ sionnelles en soins du Sague‐ nay-Lac-Saint-Jean, Julie Boi‐ vin, à l’émission C’est jamais pareil.

La présidente indique que les équipes sont épuisées et que depuis le 29 novembre, c’est 93 profession­nelles en soin qui sont restées en TSO en plus du temps qui avait été accepté en avance par les tra‐ vailleurs et travailleu­ses.

On ne peut pas toujours demander aux profession‐ nelles en soin de compenser pour le manque de maind'oeuvre. Les horaires ne sont pas comblés et ce sont des trous à répétition constam‐ ment et c’est de l’épuisement.

Julie Boivin, présidente du Syndicat des profession­nelles en soins du Saguenay-LacSaint-Jean

Une reuse situation dange‐

La situation décrite par Mme Boivin à l’urgence de Chicoutimi serait dangereuse pour les patients les plus vul‐ nérables.

Dans la nuit du mardi au mercredi, il y avait 15 patients qui nécessitai­ent des soins ai‐ gus et il n’y avait que deux in‐ firmières pour s’occuper d’eux. Lorsque je parle avec des collègues de Montréal, on me précise que normalemen­t c’est une infirmière pour quatre patients sous moni‐ teur. On m’a également dit qu’en soirée hier, il n’y avait plus de civières et qu’on a ins‐ tallé des personnes de 90 ans sur des chaises dans la salle d’attente, c’est inconcevab­le,

indique-t-elle.

Un cercle vicieux

Mme Boivin dénonce les conditions de travail effa‐ rantes qui, selon elle, ont pour effet de créer un cercle vicieux qui envenime encore plus la situation.

Des gens prennent des postes à l’urgence et re‐ partent aussitôt parce qu’ils constatent que ce sont des endroits de fous où l'environ‐ nement empêche l’apprentis‐ sage. Il y a aussi des gens d’ex‐ périences qui quittent, sou‐ ligne-t-elle.

Une situation pénible au Saguenay

Selon le site Index Santé, à 23h45 (mardi), 107 % des ci‐ vières dans les urgences de la région étaient occupées. La moyenne provincial­e est de 126 %. C'est à l'hôpital de Jon‐ quière où la situation est la pire, suivi de Chicoutimi et La Baie. À cette heure, les ur‐ gences d'Alma, de Roberval et de Dolbeau-Mistassini n'étaient pas surchargée­s.

Une demande d'entrevue a été logée auprès du CIUSSS.

Avec les informatio­ns de Catherine Paradis

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