Le plan sur la transition équitable, au stade d’ébauche, est déjà décrié par l’Alberta
La première ministre et la ministre de l’Environne‐ ment de l’Alberta ont dé‐ crié l’intention d’Ottawa de présenter un projet de loi sur la transition énergé‐ tique équitable. Elles dé‐ crivent ce plan, qui n’a pas encore été déposé, comme une attaque contre le sec‐ teur pétrolier et gazier al‐ bertain.
Dans une entrevue à CBC, Jonathan Wilkinson a affirmé qu’il espérait que son gouver‐ nement puisse déposer bien‐ tôt un projet de loi qui aide‐ rait les travailleurs du pétrole et du gaz à trouver des em‐ plois dans le secteur des éner‐ gies propres.
Selon Ottawa, une transi‐ tion équitable consiste à pré‐ parer la main-d’oeuvre à parti‐ ciper pleinement à une éco‐ nomie sobre en carbone tout en réduisant au maximum les conséquences découlant de la transition du marché du tra‐ vail. Il s'agit également de re‐ censer et soutenir les possibi‐ lités économiques inclusives qui appuieront les travailleurs et leurs collectivités et de faire en sorte que les travailleurs et leurs communautés soient au centre des discussions qui ont une incidence sur leur qualité de vie.
Sur Twitter, la première mi‐ nistre, Danielle Smith, a affir‐ mé que la stratégie d’Ottawa est un plan à court terme qui serait extrêmement domma‐ geable pour des centaines de milliers de Canadiens qui dé‐ pendent du secteur énergé‐ tique et qui nuirait à la reprise économique.
Le gouvernement fédéral a annoncé son intention d’éli‐ miner des centaines de mil‐ liers d’emplois directs et indi‐ rects dans le secteur de l’éner‐ gie, affirme pour sa part la mi‐ nistre de l’Environnement, So‐ nya Savage.
Elle ajoute que le monde fait face à une crise énergé‐ tique qui pousse tous les prix à la hausse. Nous avons un cadre réglementaire qui per‐ met de faire l’équilibre entre protection de l’environne‐ ment et croissance écono‐ mique », précise-t-elle. « Nous avons investi des milliards dans des technologies qui ré‐ duisent ou éliminent les émis‐ sions comme le captage, l’utili‐ sation et le stockage du car‐ bone.
Encourager une indus‐ trie en croissance
Jonathan Wilkinson a lui plutôt dit s'inquiéter de man‐ quer de travailleurs pour pourvoir tous les postes créés par la transition énergétique.
L’Alberta a refusé de parti‐ ciper à une table de concerta‐ tion régionale sur la transition équitable. Le professeur d’économie à l’Université de l’Alberta Andrew Leach estime que cela pourrait être une er‐ reur stratégique.
L’Alberta entre dans la dis‐ cussion en affirmant que notre industrie est incompa‐ tible avec l’action climatique, que notre industrie est fonda‐ mentalement menacée par la lutte contre les changements climatiques. C’est le message que le reste du pays et les in‐ vestisseurs reçoivent.
Andrew Leach croit cepen‐ dant qu’il faut rester réaliste et qu’aucun programme gou‐ vernemental ne peut facile‐ ment remplacer une industrie multimilliardaire comme celle du pétrole.
L’industrie albertaine des énergies renouvelables a connu une forte croissance ces dernières années. « On a une occasion de poursuivre cette croissance et d’attirer du même coup encore plus d’in‐ vestissements », croit Grant Arnold, PDG de BlueEarth Re‐ newables, une entreprise d'énergies renouvelables à Calgary.
Il ajoute que pour de nom‐ breux travailleurs les compé‐ tences nécessaires pour tra‐ vailler dans ce secteur sont les mêmes que celles employées dans l’industrie pétrolière.
Avec les informations de Tom Ross et David Thurton
des gouvernements autori‐ taires comme la République populaire de Chine ».
Le gouvernement Trudeau manque clairement de confiance dans la fonction pu‐ blique fédérale en comptant autant sur une société de conseil coûteuse.
Michael Chong, député du Parti conservateur du Canada
Aux yeux du NPD, il va fal‐ loir avoir une enquête.
Si on a besoin d’une en‐ quête publique, on sera prêt à aller là, affirme Alexandre Boulerice.
Le Bloc ne ferme pas la porte à cette idée. Est-ce que c’est seulement la pointe de l’iceberg que l’on vient de dé‐ couvrir?, interroge Jean-Denis
Garon. C’est possiblement le canari dans la mine et on de‐ vra creuser beaucoup.
De son côté, Ottawa s’était défendu en indiquant que l’acquisition de services pro‐ fessionnels permet au gou‐ vernement de compléter le travail des fonctionnaires en faisant l’acquisition d’exper‐ tises particulières et de faire face aux fluctuations de la charge de travail.
Avec la collaboration d’Oli‐ vier Bachand