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Pas d’entente pour le quota d'aiglefin de 2023 entre le Canada et les États-Unis

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Le Canada et les États-Unis ont, pour la première fois, échoué à s'entendre sur un quota partagé pour le stock d'aiglefin transfron‐ talier dans la zone de pêche du banc Georges au large du sud de la NouvelleÉc­osse.

Le Canada et les États-Unis tentaient de négocier un total autorisé de capture pour l'ai‐ glefin, mais chaque pays éta‐ blira son propre total autorisé de capture indépendam­ment de l'autre , écrit Kathy Co‐ oper-MacDonald, conseillèr­e principale, Gestion des pêches dans la région des Maritimes, le 28 décembre.

Tout le monde a convenu qu'une réduction importante était nécessaire, mais on ne s'entendait pas l’ampleur de cette réduction, dit Alain d'En‐ tremont, président de Scotia Harvest, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Mais je ne pense pas que nous ayons causé des dom‐ mages irréparabl­es à l'accord.

Alain d'Entremont est aus‐ si représenta­nt de l'industrie canadienne et coprésiden­t du Comité d'orientatio­n de la gestion des stocks transfron‐ taliers (COGST), qui aide à né‐ gocier les quotas.

Deux visions différente­s

Le Canada a proposé un quota global de 4000 tonnes partagé entre les pays, soit une réduction de 71 % par rapport à 2022. Les États-Unis ont refusé de dépas‐ ser 3619 tonnes.

Alain d'Entremont ex‐ plique que les deux nations avaient différente­s interpréta‐ tions de la science.

Ce que nous voyons main‐ tenant, ce sont des signes que le stock pourrait revenir à des schémas de croissance et à une productivi­té plus tradi‐ tionnels, ce qui est positif, ditil.

Mais il y a encore un peu de divergence en termes de rapidité avec laquelle cette croissance va reprendre.

Les États-Unis font preuve de plus de prudence, comme indiqué dans la position amé‐ ricaine publiée en novembre.

Les États-Unis ne sou‐ tiennent pas la logique d'opti‐ misme avec le stock d'aiglefin de l'est du banc Georges et sont préoccupés par son dé‐ clin observé jusqu'en 2021. Jusqu'à ce que les améliora‐ tions prévues soient réalisées, les États-Unis estiment que les taux de mortalité par pêche devraient être réduits.

Les enjeux pour le Cana‐ da

En 2021, la pêche à l'aigle‐ fin du côté canadien du banc Georges avait une valeur à quai de plus de 12 millions $ sur 6997 tonnes.

La pêcherie emploie des centaines de personnes sur l'eau et dans les usines de transforma­tion du poisson du sud-ouest de la NouvelleÉc­osse.

Les débarqueme­nts améri‐ cains du stock transfront­alier étaient d'environ 500 tonnes en 2021, mais ses prises dans la partie ouest du banc Georges au large du Massa‐ chusetts sont réduites si le quota canadien est plus élevé.

Pour cette année, le Cana‐ da est resté fidèle à son chiffre et a fixé son quota à 2320 tonnes en 2023, sur la base d'une formule qui répar‐ tit les prises à 58 % vers le Ca‐ nada et à 42 % vers les ÉtatsUnis. Les deux parties repren‐ dront les négociatio­ns plus tard dans l'année avec une nouvelle évaluation scienti‐ fique des stocks.

Impasse similaire

Les deux autres stocks du banc Georges gérés conjointe‐ ment sont la morue et la li‐ mande à queue jaune, un poisson plat.

Le processus transfront­a‐ lier est composé de représen‐ tants du gouverneme­nt et de l'industrie des deux pays et fonctionne habituelle­ment très bien.

Il n’y a eu qu’un autre échec à parvenir à un accord en 2009 pour le quota partagé de 2010 pour la limande à queue jaune.

À ce moment-là, le Comité d'orientatio­n de la gestion transfront­alière avait com‐ menté en disant que l'incapa‐ cité à parvenir à un consensus menace l'avenir de la gestion coopérativ­e.

Avec les informatio­ns de Paul Withers de CBC

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