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La microbrass­erie Cap Gaspé cesse toutes ses activités

- Guillaume Whalen

La microbrass­erie Cap Gas‐ pé a annoncé qu’elle fer‐ mera définitive­ment ses portes après cinq années d'existence.

L’entreprise, fondée en 2017 par le duo père-fille Claude Côté et AudreyAnne Côté, a déjà cessé toute activité de production de bières. Cap Gaspé cessera l'opération du bar situé à Gas‐ pé au cours du mois de jan‐ vier.

Plusieurs facteurs ex‐ pliquent cette fermeture, mais pour la copropriét­aire Audrey-Anne Côté, le décès de sa mère cet automne a précipité la décision. Sa mère Joanne occupait certains vo‐ lets administra­tifs de la micro‐ brasserie.

Audrey-Anne Côté ex‐ plique que les dépenses ont considérab­lement augmenté en raison des effets de la pan‐ démie et du contexte infla‐ tionniste qui ont fait exploser le coût des matériaux et du transport. Considéran­t la faible rentabilit­é rencontrée au fil des dernières années, l'entreprise n'était plus viable.

C’est difficile d'être entre‐ preneure tout en ayant une bonne qualité de vie avec le peu de profits que je faisais. […] En plus, je suis toute seule. Mon père approche la re‐ traite, je n’ai pas de parte‐ naire, je suis en deuil avec ma mère cet automne et mon grand-père aussi pendant le temps des Fêtes, témoigne la copropriét­aire.

C’est lourd, je n’ai pas envie de continuer seule. C’est mieux de quitter le navire pendant qu’il coule qu’avant qu’il ne soit trop tard.

Audrey-Anne Côté, copro‐ priétaire de Cap Gaspé

La copropriét­aire men‐ tionne que cette fermeture aurait sans doute pu être évi‐ tée si Cap Gaspé avait choisi de grossir sa production. Les microbrass­eries régionales doivent distribuer leurs pro‐ duits dans les grands centres urbains, souligne-t-elle, sur‐ tout une fois la haute saison terminée.

Pour avoir de la profitabil­i‐ té, il faut grossir énormément, mais je n’ai pas les moyens d'investir davantage alors j'aurais été obligée de recher‐ cher des investisse­urs, re‐ grette-t-elle.

On a tout donné ce qu’on avait à donner. Poursuivre l’aventure de Cap Gaspé au‐ rait demandé beaucoup de temps, d’énergie et d’argent.

Audrey-Anne Côté, copro‐ priétaire de Cap Gaspé

Selon la copropriét­aire, le nombre élevé de microbrass­e‐ ries dans la région n'a pas été un facteur dans la fermeture. Elle estime que l'esprit de compétitio­n existe plutôt dans les grandes villes où les microbrass­eries sont plus nombreuses.

Évidemment, quand on exporte ailleurs, c’est là que la game se joue pour se tailler une place sur les tablettes. Ici, par contre, on vit peut-être un peu de concurrenc­e en hi‐ ver. Mais d’avril à octobre, c’est le contraire, tout le monde manque de produits ou presque, explique-t-elle.

Les bières d’inspiratio­n allemande : une marque de fabrique

Selon Audrey-Anne Côté, les bières d'inspiratio­n alle‐ mande font la renommée de Cap-Gaspé.

Il y a cinq ans, plusieurs brasseries au Québec se lan‐ çaient dans les bières de type belge, alors on a voulu faire différemme­nt. En plus des bières d’inspiratio­n alle‐ mande, on a fait une New En‐ gland IPA […], chose que per‐ sonne ne faisait en Gaspésie, raconte-t-elle.

Cap Gaspé écoule présen‐ tement ses fûts et les der‐ nières bières embouteill­ées jusqu’à épuisement des stocks.

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