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Le cinéaste d’avant-garde canadien Michael Snow est mort

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Le cinéaste, musicien et ar‐ tiste multidisci­plinaire Mi‐ chael Snow est mort ven‐ dredi à l’âge de 93 ans, se‐ lon ce que rapporte la ver‐ sion espagnole du quoti‐ dien français 20 minutes. Le Torontois a marqué l’his‐ toire du cinéma canadien avec des oeuvres expéri‐ mentales comme Wave‐ (1967) et La région (1971).

length centrale

Figure majeure de l’art contempora­in au Canada, Mi‐ chael Snow s’est illustré dans plusieurs discipline­s comme la peinture, la sculpture, la pho‐ tographie, la musique et sur‐ tout, le cinéma. Celui qui a été Compagnon de l’Ordre du Ca‐ nada en 2007 est aussi le pre‐ mier lauréat du Prix du Gou‐ verneur général en arts vi‐ suels et arts médiatique­s, dis‐ tinction reçue en 2000.

Né à Toronto en 1927, Mi‐ chael Snow a étudié de 1948 à 1952 à l’École des beaux-arts de l’Ontario, aujourd’hui connue sous le nom de l’Uni‐ versité de l’École d’art et de design de l’Ontario. En 1955, il a brièvement travaillé pour la boîte Dunning Graphic Films, fondée par George Dunnig, réalisateu­r du film d’anima‐ tion Yellow Submarine, basé sur la musique des Beatles. C'est d'ailleurs là qu'il est tombé en amour avec le métier de cinéaste.

La femme qui marche

Entre 1961 et 1967, Mi‐ chael Snow a créé une série d’oeuvres basées sur la sil‐ houette d’une jeune femme en mouvement, sur différents médiums, dont la peinture, le dessin et la sculpture. La série intitulée The Walking Woman Work (La femme qui marche) donnera d’ailleurs naissance à une sculpture de onze pièces qui a été présentée à l’Ex‐ po 67.

Son film Wavelength, sorti en 1967, demeure son oeuvre cinématogr­aphique la plus connue et compte parmi les classiques du cinéma expéri‐ mental.

Le film consiste en un zoom avant très lent qui dure environ 45 minutes. Il s’ouvre sur un plan large de l’atelier de l'artiste dans le quartier SoHo à New York et se ter‐ mine sur une photograph­ie de la mer accrochée au mur.

Le film a remporté le Grand Prix au festival du film expériment­al de Knokke en

Belgique en 1967. Sa notoriété ne sera égalée que par La ré‐ gion centrale (1971), autre film majeur d’une durée de trois heures qui tire profit des paysages nordiques du Qué‐ bec, sans récit à proprement parler.

Un musicien accompli

Dès ses débuts, Michael Snow a entretenu une rela‐ tion passionnée avec la mu‐ sique, lui qui jouait autant du piano que de la trompette, de la guitare et du synthétise­ur.

Il a notamment joué avec le trompettis­te Mike White et le groupe canadien Artist’s Jazz Band, avant de cofonder le Canadian Creative Music Collective (CCMC) en 1974.

L’artiste a continué à réali‐ ser des films tout au long de sa carrière, dévoilant notam‐ ment en 2002 Corpus Callo‐ sum (latin pour corps calleux), sa première oeuvre réalisée en numérique.

En plus de ses titres cana‐ diens, il est aussi Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres de France et titulaire d’une demi-douzaine de doctorats honorifiqu­es.

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