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La Chambre des représenta­nts américains toujours sans président après 14 tours de vote

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Le début des travaux à la Chambre des représen‐ tants devra encore at‐ tendre. L'élu républicai­n Kevin McCarthy, pourtant favori pour succéder à Nancy Pelosi, a une fois de plus échoué à obtenir le nombre de votes néces‐ saires pour accéder à la présidence de la chambre basse du Congrès.

Après 14 tours de vote, l'impasse persiste. Comme lors du tour précédent, il manquait deux voix à l'élu ca‐ lifornien pour franchir le seuil des 218 votes pour prendre la tête de la Chambre des repré‐ sentants.

Nous allons faire des pro‐ grès, nous allons vous sur‐ prendre, avait pourtant lancé M. McCarthy en pénétrant dans l'enceinte de la Chambre des représenta­nts plus tôt dans la journée.

Depuis quatre jours, son élection est bloquée par une poignée de républicai­ns fi‐ dèles à l'ancien président Do‐ nald Trump qui s'opposent toujours à sa nomination, bien qu'il ait fait plusieurs pro‐ positions à ses opposants, leur offrant notamment une plus grande influence sur les projets de loi soumis au vote.

Ces irréductib­les du « Free‐ dom Caucus » (Caucus de la li‐ berté, en français), un groupe parlementa­ire d’extrême droite, lui reprochent d'être trop modéré.

Les républicai­ns ont rem‐ porté la majorité à la Chambre des représenta­nts lors des élections de mi-man‐ dat, en novembre, et dis‐ posent de 222 sièges sur 435.

Ce qui n'est généraleme­nt l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines : en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

Une frange extrême

Ce blocage a des répercus‐ sions très concrètes : sans président de la Chambre, les élus ne peuvent pas prêter serment, ni donc adopter un quelconque projet de loi. Mais les 434 membres de la Chambre des représenta­nts, théâtre de ce singulier spec‐ tacle, continuero­nt à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu.

L'impatience était palpable chez les républicai­ns qui sou‐ tiennent largement la candi‐ dature de M. McCarthy, don‐ nant lieu à des débats très animés. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs quitté l'hémi‐ cycle vendredi en signe de protestati­on durant le dis‐ cours de Matt Gaetz, un des élus à la tête de la fronde trumpiste.

C'est une occasion pour les démocrates de dénoncer la mainmise des fidèles de M. Trump – dont beaucoup refusent toujours de recon‐ naître sa défaite en 2020 – sur le Parti républicai­n, deux ans après l'attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès.

Le chaos qui règne à la

Chambre des représenta­nts n'est qu'une autre illustrati­on de la façon dont une frange extrême [...] les empêche de gouverner, a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

Dans les rangs démo‐ crates, où les élus se lèvent tous en bloc à chaque vote, comme pour accentuer un peu plus les divisions républi‐ caines, on s'occupe tant bien que mal. Le parti de Joe Biden a beau faire preuve d'unité autour de son chef Hakeem Jeffries, le camp ne dispose pas non plus d'assez de voix pour mettre fin à cette paraly‐ sie.

Membre de l'état-major ré‐ publicain depuis plus de 10 ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise cir‐ cule comme autre option pos‐ sible, sans que ses chances semblent sérieuses.

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