En Australie, un référendum pour une reconnaissance autochtone dans la Constitution
Le gouvernement austra‐ lien tiendra un référen‐ dum d’ici novembre 2023 afin d’inclure à la Constitu‐ tion « une voix autochtone au Parlement » qui conseillerait le gouverne‐ ment dans l’élaboration de lois.
La proposition de ce réfé‐ rendum a été faite l'an dernier par le premier ministre aus‐ tralien, Anthony Albanese, dans l’espoir que ce change‐ ment constitutionnel puisse rectifier l’exclusion historique des peuples autochtones des processus parlementaires.
Le référendum propose la création d’un organe repré‐ sentant les Autochtones au sein même du Parlement.
Le Parlement et le gouver‐ nement australiens seraient obligés de le consulter sur les enjeux touchant directement les Autochtones comme les titres aborigènes, les pro‐ grammes communautaires, l’emploi, le logement, la culture et les langues.
Les Autochtones d’Austra‐ lie ne sont présentement au‐ cunement mentionnés dans la Constitution du pays qui a été adoptée en 1901.
Cet ajout à la Constitution pourra nous unir en tant que nation et nous pourrons ainsi prendre la main que les pre‐ miers peuples nous tendent depuis longtemps, a déclaré le premier ministre Albanese.
Pour de nombreux Au‐ tochtones, avoir une voix au Parlement serait une oppor‐ tunité historique.
Depuis de nombreuses an‐ nées, nous essayons d’être entendus, dit une leader de la nation Bundjalung, Kristie Wa‐ tego, au média australien ABC News. Il est temps que notre travail et nos contributions soient reconnus.
De l’opposition
La proposition de ce réfé‐ rendum est cependant loin de faire l’unanimité. Le Parti na‐ tional de l’Australie en est le principal opposant et dé‐ nonce une autre couche de bureaucratie ainsi qu’une divi‐ sion basée sur la race.
Selon le chef du Parti, Da‐ vid Littleproud, d’autres solu‐ tions existent pour réduire les inégalités.
Pour des leaders autoch‐ tones, la position des Natio‐ naux est une insulte.
On ne va pas se faire don‐ ner des leçons par les Natio‐ naux, a affirmé en entrevue à The Guardian Geoff Scott, du Congrès national des pre‐ miers peuples d’Australie.
Les Nationaux ont le pire score en matière de réduction des inégalités, ajoute M. Scott.
Cela a créé une fracture au sein même de la formation politique. Certains députés demeurent favorables au ré‐ férendum malgré la position du Parti national. C’est le cas du député Andrew Gee, qui a d’ailleurs décidé de siéger en indépendant afin de pouvoir activement soutenir le projet.
Le Parti national d’au‐ jourd’hui est bien différent de celui de ma jeunesse, a affir‐ mé ce député dans une décla‐ ration partagée sur les ré‐ seaux sociaux. L’opposition du parti à l’inclusion autoch‐ tone au Parlement me pousse aujourd’hui à me tenir de‐ bout.
Le leadership de la forma‐ tion politique continue d’as‐ surer la solidarité des élus sur cette question et que, en au‐ cun cas, la position du parti ne peut changer.
Le référendum devrait être tenu au plus tôt en août 2023 ou au plus tard en novembre 2023.