Île de Vancouver : appels à un service public après la suspension d’un service d’autobus
Alors que le service d'auto‐ bus qui relie notamment Tofino et Port Alberni au sud de l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique, sera suspendu jusqu’en mai pour des raisons finan‐ cières, certains appellent à la création d’un service fi‐ nancé par tous les ordres de gouvernement.
La suspension du service, qui ne devrait désormais être opérationnel que de mai à oc‐ tobre, signifie que les habi‐ tants de Tofino, Port Alberni et Campbell River, entre autres, devront faire de l’au‐ tostop ou payer des taxis.
[Le gouvernement fédéral] ne peut pas continuer cette approche parcellaire , consi‐ dère Gord Johns, le député néo-démocrate de Courte‐ nay-Alberni. Depuis que nous avons perdu Greyhound, nous n'avons plus de trans‐ port par autobus national.
Le député souhaite que le ministre prenne une décision pour s'assurer qu'un modèle privé fonctionne ou pour concevoir un service national d'autobus public.
Selon un porte-parole de Transports Canada, les pro‐ vinces ont pris en charge le développement des itiné‐ raires d'autobus interurbains, le gouvernement fédéral four‐ nissant une partie du finance‐ ment. L’un des exemples est BC Bus North, qui a pris la re‐ lève pour couvrir la moitié nord de la province quand Greyhound Canada a cessé ses activités en 2018.
Le député considère que ce modèle est excellent, mais pointe le fait que le finance‐ ment est à court terme, jus‐ qu’en 2026. Ce que nous en‐ tendons de plusieurs per‐ sonnes, c'est que nous avons besoin d'un service national ou alors nous devons dès maintenant fournir un finan‐ cement aux opérateurs du secteur privé.
Un service public pour les résidents, plutôt que pour les touristes
Gord Johns explique que cette suspension est particu‐ lièrement inéquitable pour les personnes âgées, les jeunes, les personnes ayant un handi‐ cap et les personnes à faible revenu. Ryan Knighton, un écrivain et journaliste qui vit à
Ucluelet et qui a beaucoup écrit sur sa cécité, explique avoir déménagé dans la petite communauté en supposant qu'il y aurait des services d'autobus.
Nous avons dépensé des millions pour améliorer cette autoroute, puis ils ont enlevé l’autobus [...] Il semble que nous garantissions la posses‐ sion d'une voiture et que nous n'imaginons pas un monde plus large et plus in‐ clusif.
Ryan Knighton
De son côté, Brandon Williamson, qui est originaire de Port Alberni, mais vit à Vic‐ toria, explique qu’il n’a plus de solution pour aller voir sa fa‐ mille, car il n’a pas de voiture. L’homme pense que de nom‐ breux résidents de l'île de
Vancouver n'apprécient pas le service d'autobus privé en rai‐ son du coût et des horaires peu pratiques, et selon lui, car ce service est conçu pour les touristes, pas pour les rési‐ dents.
Je pense qu'il s'agit d'un service public [...] un bien pu‐ blic. Si vous pouviez le rendre public, vous pourriez le rendre plus abordable. Vous pourriez le rendre plus fiable.
Brandon Williamson
Le danger de l'autostop
Brandon Williamson et le député Gord Johns consi‐ dèrent tous les deux que cette suspension créera un problème de sécurité, avec le recours à l'autostop.
Quand on regarde l'En‐ quête nationale sur les femmes et les filles autoch‐ tones disparues et assassi‐ nées, il était clair que les femmes, les filles et les per‐ sonnes LGBTQ+ bispirituelles ont été forcées à faire de l'au‐ tostop. Cette [suspension] les expose à un risque énorme.
Gord Johns, député néodémocrate de Courtenay-Al‐ berni
Un porte-parole de Trans‐ ports Canada assure que le gouvernement fédéral inves‐ tit actuellement 14,9 milliards de dollars dans des projets de transport en commun, dont 3 milliards de dollars par an dans des projets de transport en commun de manière per‐ manente à partir de 2026.
Le ministère provincial des Transports a déclaré que la province avait fourni 6,2 mil‐ lions de dollars aux exploi‐ tants d'autobus interurbains en 2021-2022. Là où des be‐ soins de transport non satis‐ faits sont identifiés, nous tra‐ vaillerons avec nos parte‐ naires et le gouvernement fé‐ déral pour identifier des solu‐ tions, peut-on lire dans une déclaration.
Avec les informations d’Akshay Kulkarni et des émissions On The Island et All Points West
accès à une place en garderie subventionnée pour son en‐ fant.
Marylin Dion confie que la pénurie de main-d'oeuvre est une source de préoccupation pour Ma place au travail étant donné qu’elle pourrait retar‐ der la mise en place des 37 000 nouvelles places sub‐ ventionnées promises par le gouvernement de la CAQ.
On a beau bâtir toutes les installations possibles, si on n'a pas d'éducatrices ou d'éducateurs et de personnel pour s'occuper de nos toutpetits, eh bien on n'arrivera pas à combler les places man‐ quantes, fait-elle valoir.
Égalité des chances
Mme Dion y voit une ques‐ tion d’égalité des chances pour les tout-petits. En plus de les faire évoluer dans un environnement bienveillant et stimulant, la fréquentation d’un CPE leur permet de déce‐ ler de façon plus précoce des vulnérabilités.
Si on agit, [on peut] avoir une influence sur tout le par‐ cours scolaire et profession‐ nel de cet enfant, qui va deve‐ nir un futur citoyen, plaide la porte-parole.
Elle ajoute que l’accès à un service de garde abordable et de qualité est essentiel au maintien sur le marché du tra‐ vail d’un grand nombre de femmes. Faute de place, de jeunes mères doivent encore aujourd’hui mettre leur car‐ rière en veilleuse, à contre‐ coeur, et se priver d’un salaire pour s’occuper de leur enfant.
C'est simplement une question d'émancipation de la femme. Les femmes [qui] veulent travailler [...] ont des rêves, elles ont des ambitions, elles ont des métiers qui ap‐ portent directement du sou‐ tien à la société et là, elles sont à la maison, en pleine pé‐ nurie de main-d'oeuvre. [...] C'est absolument catastro‐ phique pour le statut de la femme, déplore Marylin Dion.
En attendant que le gou‐ vernement complète le ré‐ seau de services de garde éducatifs à l’enfance, elle et son mouvement réclament une aide financière d’urgence pour les familles qui n’ont pas accès à une place subvention‐ née et qui se privent de reve‐ nus importants, dans un contexte inflationniste de sur‐ croît.
Ça prend absolument une aide financière pour les aider à arriver parce que c'est abso‐ lument inacceptable que ce soit les parents qui payent de leur poche pour se cette pé‐ nurie et ce manque d'investis‐ sements qui a eu dans le pas‐ sé là, il faut absolument trou‐ ver des solutions pour aider ces parents-là dès mainte‐ nant, c'est urgent, insiste la porte-parole de Ma place au travail.