Ottawa signe avec Lockheed Martin pour acheter 88 chasseurs F-35
C'est officiel : les CF-18 vieillissants des Forces ar‐ mées canadiennes (FAC) se‐ ront remplacés par des F35, et non par des Gripen.
La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a confirmé dans une confé‐ rence de presse virtuelle lundi matin la conclusion d'une en‐ tente avec le gouvernement américain ainsi qu'avec les fournisseurs Lockheed Martin et Pratt & Whitney.
En vertu de cet accord, les FAC mettront la main sur 88 chasseurs au coût de 19 milliards de dollars, des pa‐ ramètres qui avaient déjà été établis par le passé. Le pre‐ mier de ces avions devrait être livré en 2026.
Le gouvernement Trudeau prévoit une pleine capacité opérationnelle pour l'en‐ semble de la flotte entre 2032 et 2034. Les CF-18 actuels au‐ ront 50 ans en 2032.
En faisant l'acquisition de cette flotte, nous améliore‐ rons les capacités du Canada dans notre espace aérien, et nous permettrons une coor‐ dination plus étroite et plus fluide avec nos alliés, a fait va‐ loir la ministre Anand, lundi.
Cette nouvelle flotte de chausseurs assurera la capaci‐ té du Canada à remplir ses obligations militaires chez nous et lui permettra de res‐ pecter ses engagements dans le cadre du NORAD et de l'OTAN.
Anita Anand, ministre de la Défense nationale
Le communiqué de l'an‐ nonce indique qu'il s'agit du plus important investisse‐ ment dans l'Aviation royale canadienne au cours des 30 dernières années.
Il précise en outre que l'ac‐ quisition des chasseurs sera effectuée de manière progres‐ sive, sans donner plus de dé‐ tails. Le mois dernier, La Presse canadienne avançait pourtant que le Conseil du Trésor avait autorisé la Dé‐ fense nationale à dépenser 7 milliards de dollars pour mettre la main sur 16 pre‐ miers chasseurs F-35.
Saab écarté pour de bon
L'entente annoncée lundi coïncide avec le sommet des Trois Amigos qui réunit cette semaine à Mexico le premier ministre Justin Trudeau, le président américain Joe Biden et son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obra‐ dor.
Elle écarte pour de bon le constructeur aéronautique Saab, qui avait terminé deuxième dans le processus d'appel d'offres lancé par le gouvernement canadien, et vers qui Ottawa se réservait le droit de se tourner en cas d'échec des pourparlers avec les Américains.
La société suédoise, qui produit l'avion de chasse Gri‐ pen, s'était d'ailleurs plainte du déroulement de ces négo‐ ciations, l'automne dernier, arguant que de telles discus‐ sions n'avaient pas lieu d'être en vertu des règles commer‐ ciales en vigueur.
Ce n'est pas la première fois que le Canada se tourne vers les États-Unis pour rem‐ placer ses CF-18 désuets.
Le gouvernement conser‐ vateur de Stephen Harper s'était engagé en 2010 à ache‐ ter 65 F-35, sans appel d'offres, avant que les inquié‐ tudes exprimées par le vérifi‐ cateur général du Canada concernant le coût et les ca‐ pacités du chasseur ne l'obligent à revenir à la planche à dessin.
Justin Trudeau, de son cô‐ té, s'était fait élire en 2015 en promettant de ne pas acheter ces avions, jugés trop chers à son goût.
Sept ans plus tard, tout porte à croire qu'il a mainte‐ nant changé d'avis.