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La pénurie de main-d’oeuvre affecte les aéroports du Nord-Est de l’Ontario

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Si les problèmes dans les grands aéroports du pays ont fait les manchettes pendant les Fêtes, la pénu‐ rie de main-d'oeuvre dans les aéroports régionaux du Nord de l’Ontario est aussi contraigna­nte pour les voyageurs dans la région, et ce depuis plusieurs mois.

Mary Bishop, une retraitée qui habite Espanola, fait par‐ tie des gens pour qui les voyages ont été compliqués pour plusieurs raisons cette année.

En novembre, Mme Bi‐ shop a réservé une croisière à San Diego, mais elle s'est re‐ trouvée bloquée à l'aéroport de Sudbury pendant la nuit parce que son vol de corres‐ pondance pour Toronto a été annulé.

Au cours de l'été, deux de ses amis devaient venir lui rendre visite, et devaient arri‐ ver à l'aéroport de Sudbury le même jour. L'un arrivait de San Diego, et l'autre de Mont‐ réal.

Son amie qui arrivait en provenance de Montréal n'est pas arrivée à l'heure.

Quand elle est arrivée à la porte d'embarqueme­nt pour Sudbury, ils venaient de fer‐ mer la porte et ils ne l'ont pas laissée monter dans l'avion. Ils ont donc fini par payer un hôtel pour qu'elle passe la nuit à Toronto, affirme-t-elle.

Elle compte voyager pro‐ chainement au Portugal, mais prévoit prendre l'autobus pour se rendre à Toronto afin d'éviter les ennuis à l'aéroport régional de Sudbury.

Jean-Mathieu Chénier, di‐ recteur du marketing et du développem­ent à l'aéroport de Sudbury, affirme que le nombre de vols à l'aéroport a augmenté en 2022, mais qu'ils ne sont pas encore au niveau de 2019.

Il s'attend à ce que le re‐ tour de la capacité complète de son aéroport revienne d'ici 2024.

Le défi auquel les compa‐ gnies aériennes sont confron‐ tées, et c'est le cas partout, c'est de pouvoir redémarrer et d'embaucher suffisam‐ ment de personnel pour pou‐ voir répondre à la demande actuelle, indique-t-il.

M. Chénier affirme qu'Air Canada a maintenant deux vols par jour à l'aéroport de Sudbury, tandis que Porter offre un vol par jour, mais est passé à deux pendant les va‐ cances de Noël. Sunwing est également revenue à l'aéro‐ port avec des vols occasion‐ nels.

Concernant les plus pe‐ tites compagnies, M. Chénier affirme que Bearskin Airlines, qui offre des vols régionaux dans le Nord-Est de l'Ontario, a été la première à se rappro‐ cher de ses niveaux de service de 2019.

Terry Bos, PDG de la corpo‐ ration de développem­ent de l’aéroport de Sault-Sainte-Ma‐ rie, affirme vivre une situation semblable.

Bien que la situation se soit améliorée en 2022, M. Bos indique que l'aéroport offre en ce moment de 50 à 60 % moins de vols qu’avant la pandémie.

Selon lui, la main-d'oeuvre reste un problème qui em‐ pêche les compagnies aé‐ riennes d'atteindre leur pleine capacité.

Il n'est pas simple de faire revenir un pilote, un contrô‐ leur aérien ou même un avion, indique-t-il.

Ils doivent passer des tests, que ce soit pour les pi‐ lotes ou les travailleu­rs spé‐ cialisés, ils doivent souvent suivre une formation de re‐ mise à niveau. Il n'a donc ja‐ mais été possible de faire re‐ venir l'industrie à ce qu'elle était, ajoute-t-il.

M. Bos affirme qu'il a constaté une certaine reprise de la demande de voyages touristiqu­es, mais que les voyages d'affaires n'avaient pas retrouvé leurs niveaux du passé.

Il dit s'attendre à ce que le nombre de passagers at‐ teigne environ 70 % de la de‐ mande prépandémi­que en 2023, pour atteindre 80 % en 2024.

Tant que les voyages d'af‐ faires et les voyages gouver‐ nementaux ne reviendron­t pas, il sera difficile de revenir aux niveaux d'avant la pandé‐ mie, croit M. Bos.

De son côté, John Gradek, chargé de cours au pro‐ gramme de gestion de l'avia‐ tion de l'Université McGill, af‐ firme qu'il existe des précé‐ dents où les gouverneme­nts provinciau­x ont incité les compagnies aériennes à aug‐ menter leur niveau de service dans les petits aéroports.

Il dit que l'aéroport inter‐ national James Armstrong Ri‐ chardson de Winnipeg, par exemple, avait des vols vers Los Angeles deux jours par se‐ maine, mais qu'il a pu passer à des vols quotidiens grâce à une subvention provincial­e.

Si la province souhaite faire ce genre d'investisse‐ ment, M. Gradek pense que des incitatifs de 500 000 $ ou moins pourraient augmenter la fréquence des vols vers To‐ ronto, à partir de Sudbury ou de Sault-Sainte-Marie.

Selon lui, des aéroports comme l'aéroport internatio‐

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