Radio-Canada Info

Pénurie de maind’oeuvre : une situation de plus en plus difficile pour les entreprene­urs

- Maxime Hébert-Lévesque

Trouver des employés est de plus en plus difficile pour plusieurs entrepre‐ neurs dans la région, qui doivent souvent combler eux-mêmes les quarts de travail vacants en raison de la pénurie de maind'oeuvre.

Lors du troisième tri‐ mestre de 2022, il y avait plus de 6300 postes vacants au Sa‐ guenay-Lac-Saint-Jean, une augmentati­on de 620 postes comparativ­ement à pareille date l’an dernier, selon les données de Statistiqu­e Cana‐ da publiées à la fin de l'année.

Les derniers chiffres de l'institut fédéral sont peu en‐ courageant­s pour les entre‐ preneurs de la région.

Le propriétai­re du Cora Déjeuners de Chicoutimi, Syl‐ vain Saint-Pierre, a par exemple passé son samedi matin aux fourneaux de la cuisine de son restaurant en raison du manque de person‐ nel.

Depuis la fin de la pandé‐ mie, nous avons des difficul‐ tés à recruter, nous affichons nos postes sur toutes les pla‐ teformes et même à la radio. Nous ne recevons pas de CV. Nous avons besoin d’au moins quatre à cinq employés supplément­aires pour la cui‐ sine et la gestion. Je suis à la cuisine à l’occasion quand on en a besoin. La cuisine, c’est rendu que j’aime ça, puisque ça me permet de connaître tout, explique-t-il.

Pour d'autres entrepre‐ neurs, la pénurie de maind'oeuvre et le plein emploi ont grandement changé la rela‐ tion employeur-employé. C’est le cas de Félix Deschênes Morin et de Marie-Claude La‐ voie, qui possèdent les salles de jeux d’évasion Escaparium au Saguenay et à Alma.

Sans généralise­r, les jeunes savent qu’ils peuvent avoir du travail partout. C’est rendu que c’est nous qui devons nous plier aux exigences des employés. L’année dernière, pour les disponibil­ités durant le temps des Fêtes, des gens nous ont signalé qu'ils par‐ taient deux semaines et nous n’avons eu d’autres choix que de leur accorder les congés, si‐ non ils auraient démissionn­é, confie Marie-Claude Lavoie.

Où est la main-d'oeuvre?

Les pistes de solutions sont nombreuses, mais pour certains restaurate­urs, les programmes d’aide financière du gouverneme­nt fédéral au plus fort de la pandémie n’ont pas aidé la situation.

Je ne sais pas où est la main-d'oeuvre, mais je pense que la Prestation canadienne d'urgence [PCU] n’a pas aidé.

Sylvain Saint-Pierre, pro‐ priétaire du Cora Déjeuners de Chicoutimi

La problémati­que de main-d'oeuvre ne tombe tou‐ tefois pas du ciel pour le direc‐ teur des ressources humaines du Groupe D Resto, une en‐ treprise qui compte une ving‐ taine d'adresses dans la ré‐ gion. Celui-ci souligne que la pénurie est annoncée depuis plusieurs années par des spé‐ cialistes.

Le problème est démogra‐ phique, c'est prévu par les dé‐ mographes depuis 20 ans. Ce n’est pas compliqué, il y a plus de gens qui partent, qu'il n'en arrive sur le marché de l'em‐ ploi, précise-t-il.

Aucun signe ne semble dé‐ montrer que la situation changera au courant de la prochaine année. Les entre‐ preneurs devront donc se tourner vers de nouvelles so‐ lutions. D'ailleurs, M. Boily es‐ time que d'ici ce printemps ,10 % des employés du Groupe seront issus de l'im‐ migration.

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