De l’alcool après 3 h pour étudier et dynamiser la vie nocturne montréalaise
Les noctambules de Mont‐ réal pourront consommer de l’alcool toute la nuit lors de dix événements cet hi‐ ver. Ceux-ci s’inscrivent dans un projet pilote visant à dynamiser la vie noc‐ turne dans la métropole.
Les données récoltées lors de soirées du festival Igloo‐ fest, d’Exposé noir ou encore de Montréal en lumière vont nourrir la Politique de la vie nocturne de Montréal, qui de‐ vrait être révélée plus tard cette année.
Ainsi, à l’instar de Berlin ou de Paris, les fêtards et fê‐ tardes de la métropole pour‐ raient bientôt voir certains établissements montréalais offrir des soirées alcoolisées se terminant à l’aube.
Montréal est reconnue au Québec et ailleurs dans le monde comme une ville fes‐ tive, a déclaré dans un com‐ muniqué le responsable du développement économique et commercial au comité exé‐ cutif, Luc Rabouin.
La vie nocturne à Montréal est une industrie essentielle qui répond aux besoins des noctambules d’ici et qui contribue au rayonnement in‐ ternational de la métropole.
Luc Rabouin, responsable du développement écono‐ mique et commercial au comi‐ té exécutif
Événement participant au projet pilote :
Exposé noir (Fonderie Dar‐ ling, 14 janvier et 11 février)
PHI Muse inc. (Centre Phi, 25 février)
Igloofest Soirées (Société des arts technologiques, 11 février)
MAPP_MTL et SHIFT RA‐ DIO (Club Soda, 21 janvier)
Société des arts technolo‐ giques (25 février)
Montréal en lumière (MTe‐ lus, 25 février)
Livart (28 janvier, 25 février et 10 mars)
Chacun des organismes à but non lucratif sélectionnés pour ce projet pilote recevra jusqu’à 50 000 $ pour organi‐ ser leurs activités nocturnes. Ils devront également mettre en place des mesures pour l'imiter l'impact sur le quoti‐ dien des résidents et rési‐ dentes des secteurs dans les‐ quels se déroulent ces événe‐ ments.
Explorer le potentiel de la vie nocturne
Ces laboratoires festifs font suite à d’autres événe‐ ments similaires ayant eu lieu en 2022, dont deux ont été organisés par l’organisme à but non lucratif MTL 24/24.
En mai, celui-ci a organisé Non Stop 24/24, un événe‐ ment dansant de 28 heures à la Société des arts technolo‐ giques durant lequel la vente d’alcool était permise en tout temps. En septembre, MTL 24/24 a récidivé à l’occasion de son cinquième anniversaire avec une nuit de fête au stu‐ dio des Grands Ballets cana‐ diens.
L’organisme, qui accom‐ pagne la Ville dans l’établisse‐ ment de sa Politique de la vie nocturne, estime que ces deux événements ont été des succès : pas d’incivilités ou de plaintes notoires, et surtout, pas de goulot d’étranglement à 3 h du matin, phénomène autrement incontournable lors de la fermeture des bars.
Ces soirées ont toutefois rassemblé une clientèle de raves, habituée aux soirées qui finissent tard, selon le di‐ recteur général de MTL 24/24 Mathieu Grondin. Là, on es‐ saie de voir avec d’autres types d'établissements [et de clientèles] ce que ça peut don‐ ner comme résultat, en espé‐ rant que les gens vont adap‐ ter leurs habitudes de consommation avec ces nou‐ velles heures prolongées, ex‐ plique-t-il.
Les gens auront plus de temps pour consommer, donc ils pourront mieux espa‐ cer leurs consommations.
Mathieu Grondin, direc‐ teur général de MTL 24/24
Mathieu Grondin estime par ailleurs que l’hiver est une saison idéale pour offrir de nouvelles expériences festives aux Montréalais et Montréa‐ laises, tout en mesurant l’im‐ pact de celles-ci sur les rési‐ dents et résidentes qui ne fré‐ quentent pas ce genre d’évé‐ nements.
Les gens sont moins prompts à flâner dans l’es‐ pace public, car il fait froid; les fenêtres sont fermées, et donc il y a moins de plaintes de bruit. Ce sont des condi‐ tions idéales pour tester ça, mais ce n’est pas optimal pour avoir les données les plus probantes, dit-il. Il faudra donc répéter l’exercice en été, selon lui.
Encadrer la fête
Parmi les événements qui pourront offrir aux noctam‐ bules des consommations al‐ coolisées jusqu’à l’aube cet hi‐ ver, on compte la Nuit AEX, qui propose une soirée mêlant projections visuelles, perfor‐ mances et musique.
Pour Bruno Ricciardi-Ri‐ gault, directeur des opéra‐ tions de MAPP_MTL, la pro‐ longation des soirées festives tombe sous le sens à Mont‐ réal. Il y a une clientèle qui est intéressée à vivre après 3 h du matin, explique-t-il simple‐ ment.
Si la métropole ne permet aux organismes et aux bars d’organiser des soirées pour