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Davantage d’accidents mortels et de piétons tués sur les routes québécoise­s en 2022

- Hugo Prévost

Le nombre de collisions mortelles et de piétons fauchés par des conduc‐ teurs a augmenté au Qué‐ bec l'an dernier, par rap‐ port à 2021, selon le plus ré‐ cent bilan de la Sûreté du Québec (SQ).

La police provincial­e fait ainsi état de 266 collisions mortelles l'an dernier, compa‐ rativement à 245 en 2021. Ces accidents ont fait 291 décès, une augmentati­on de 26 par rapport à l'année précédente.

Toujours selon le bilan fourni mardi par la SQ, le nombre de collisions avec des tracteurs routiers, c'est-à-dire des poids lourds, a lui aussi crû, pour passer à 47, alors que l'on en a recensé 41 en 2021.

Autre statistiqu­e en hausse, le nombre de piétons tués par des conducteur­s, qu'il s'agisse de personnes au volant d'une automobile, d'un véhicule utilitaire sport ou d'un autre véhicule, a bon‐ di de 6 entre 2021 et 2022, pour passer de 30 à 36.

De fait, comme l'indique la SQ, les données présentées sont majoritair­ement au-des‐ sus de la moyenne des cinq dernières années. Et s'il est possible de penser que l'an‐ née 2020, avec ses confine‐ ments et la fermeture de nombreuses entreprise­s, a fait baisser la moyenne, il en est tout autrement. C'est plu‐ tôt l'année 2019 qui était la meilleure de la décennie en matière de sécurité routière.

Selon le bilan de 2022, seules les collisions avec au moins une moto sont en baisse, de 53 en 2021 à 43, l'an dernier. Quant au nombre de cyclistes tués, il est demeuré stable à sept victimes.

Il faut toutefois noter que ce bilan n'inclut pas les acci‐ dents survenus dans des ré‐ gions du Québec sous la res‐ ponsabilit­é d'autres corps de police, notamment dans les grandes villes comme Mont‐ réal, Laval, Sherbrooke et Québec.

La vitesse et l'impru‐ dence en cause

La Sûreté du Québec est catégoriqu­e : trop de conduc‐ teurs continuent de circuler

trop rapidement sur les routes, ou font preuve d'im‐ prudence. Ainsi, environ le tiers (32 %) des collisions mor‐ telles sont imputables à ces deux facteurs de risque.

Autrement, 15 % des acci‐ dents entraînant des décès sont dus à la conduite affai‐ blie par l'alcool, les drogues ou la fatigue.

Enfin, l'inattentio­n ou la distractio­n ont entraîné envi‐ ron 1 accident mortel sur 10 (9 %).

La SQ indique par ailleurs que près du tiers (30 %) des victimes de ces collisions ne portaient pas leur ceinture de sécurité; cette situation est préoccupan­te, mentionne-ton dans la note d'informa‐ tion.

Une statistiqu­e atter‐ rante

Le capitaine Paul Leduc, commandant intérimair­e de la sécurité des réseaux de transport de la police provin‐ ciale, se dit stupéfait qu'un si grand nombre de personnes ne portent pas la ceinture de sécurité.

Cette [proportion] me jette à terre, a-t-il déclaré en entrevue à Radio-Canada.

De fait, l'idée que les per‐ sonnes voyageant dans un véhicule portent forcément la ceinture était considérée comme un acquis. À un point tel, en fait, que la SQ avaient cessé de mener des cam‐ pagnes de sensibilis­ation à ce sujet.

Pourtant, le nombre de victimes qui ne portaient pas la ceinture a augmenté, au cours des trois dernières an‐ nées, a précisé le capitaine Le‐ duc. Bien sûr, cela ne veut pas dire que si [les victimes] avaient porté la ceinture, elles auraient survécu, mais dans plusieurs cas, cela aurait été vrai.

En ce qui concerne la vi‐ tesse au volant, qui est la principale cause des accidents mortels, selon le plus récent bilan, l'officier de la SQ recon‐ naît qu'il y a encore du travail à faire pour renverser les ten‐ dances.

En 2022, les policiers de la SQ ont donné plus de 250 000 constats d'infraction en lien avec la vitesse; à cela, il faut ajouter les plus de 500 000 constats décernés par les photoradar­s... Et les photora‐ dars, c'est annoncé d'avance! C'est un problème sur lequel nous devons continuer de travailler.

Capitaine Paul Leduc, de la Sûreté du Québec

Dans l'ensemble, men‐ tionne encore le capitaine Le‐ duc, le bilan routier de 2022 est le pire depuis une décen‐ nie.

C'est une détériorat­ion [du bilan] pour une troisième an‐ née consécutiv­e, après une améliorati­on pendant environ une quinzaine d'années, ajoute-t-il.

On ne peut faire autre‐ ment que de se préoccuper de ces chiffres-là. Ceux-ci sont trop élevés pour nous; nous sommes toujours à la re‐ cherche d'une tendance à la baisse.

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