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La salle de danse et 7 excellente­s raisons d’aimer le cinéma de Ken Loach

- Helen Faradji

La salle de danse, de l'irré‐ sistible Ken Loach, est dif‐ fusé sur ICI Télé le di‐ manche 22, à 23 h 25

En 2014, La salle de danse, plongée dans l’Irlande des an‐ nées 20-30 durant laquelle un leader communiste et anticlé‐ rical, de retour d’exil ouvre une salle de danse pour les jeunes dans sa ville natale, avant d’être chassé à nou‐ veau, était son vingt-septième film. Et ce film lui ouvrait les portes d’une treizième sélec‐ tion officielle au Festival de Cannes, rien que ça.

Mais comment expliquer ce sentiment que Ken Loach est bel et bien le cinéaste le plus aimable au monde? Voici au moins sept raisons, toutes évidemment objectives.

Parce que son cinéma poli‐ tique, généreux, ouvert, épris de dignité et de justice et ré‐ solument tourné vers le coeur nous fait nous sentir un peu plus humains. Et ce n’est pas une mince affaire. Parce que, sans recours aux béquilles que sont parfois les effets spéciaux, sans explosions, sans cape ni collant moulant, il a inventé, avec son natura‐ lisme lucide et tendre, une conception irrésistib­le du hé‐ ros ordinaire (du petit garçon de Kes, son premier, à ce Jim‐ my Gralton, dans La salle de danse) dont le seul objectif est de servir le bien commun. Parce qu’il n’a jamais misé sur la popularité ou la célébrité pour ses choix d’acteurs et qu’il ne s’est jamais trompé. L’Irlandais Barry Ward, qui in‐ terprète Jimmy, en est une autre preuve. Parce, depuis 1995 (avec Carla’s Song), il tra‐ vaille avec un scénariste aussi bon et humaniste que lui : Paul Laverty. Et, il faut l’avouer, parce qu'ils sont rares, les cinéastes à se souve‐ nir qu’un bon film, c’est d’abord et avant tout une bonne histoire. Parce que son cinéma en est un d’utilité so‐ ciale qui s’indigne et se révolte alors que tout le monde pré‐ fère se fermer les yeux, quand il est âpre et rugueux (Sweet Sixteen, Le vent se lève, Rai‐ ning Stones…), mais aussi quand il est plus assagi et lisse, comme dans La salle de danse. Parce que, chez lui, dans ces films où le mot fra‐ ternité prend tout son sens, c’est toujours à plusieurs qu’on est les plus forts, et que cette idée est profondéme­nt réjouissan­te. Parce qu’un ci‐ néaste qui nous fait croire que la résistance au conserva‐ tisme, aux convention­s de l’Église ou à la bienséance hy‐ pocrite des propriétai­res ter‐ riens peut aussi passer par la danse et la liberté des corps en mouvement, on ne peut que l’aimer.

La salle de danse, sur ICI Télé, le dimanche 22 jan‐ vier, à 23 h 25.

La bande-annonce (source : YouTube):

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