Changement à l’immersion française : la popularité de Blaine Higgs en chute libre
La décision du gouverne‐ ment de Blaine Higgs de remplacer l’immersion française par un nouveau programme fait dégringo‐ ler sa popularité, selon un sondage.
La section néo-brunswi‐ ckoise de l’organisme Cana‐ dian Parents for French a dé‐ voilé les résultats d’un son‐ dage effectué à sa demande par la firme Léger. Cette der‐ nière conclut que jusqu’à 72 % des répondants ont indiqué que leur opinion au sujet du premier ministre Higgs s’est détériorée au cours des der‐ niers mois.
Dans une même propor‐ tion, ils ont dit être d’accord qu’il est important pour les parents anglophones d’avoir l’occasion d'inscrire leurs en‐ fants à l’immersion française.
Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a annoncé le 15 décembre dernier le nou‐ veau programme de français langue seconde. Il est prévu qu’à l'école primaire anglo‐ phone, les élèves passeront 50 % de leur journée en fran‐ çais.
C'est bien moins que le 80 % à 90 % d'enseignement en français que reçoivent les élèves des écoles primaires en immersion présentement, mais ce sera plus d’éducation en français dans le cas des élèves qui ne sont pas en im‐ mersion en ce moment.
La moitié des répon‐ dants veulent que l'immer‐ sion soit plus accessible
Jusqu’à 63 % des répon‐ dants au sondage Léger ont déclaré qu’ils sont contre l'abolition de l’immersion française.
Seulement 22 % des ré‐ pondants ont dit être d’ac‐ cord qu’il fallait abolir l’immer‐ sion française pour instaurer plutôt un programme de fran‐ çais langue seconde.
De plus, 55 % des répon‐ dants estiment qu’il faut maintenir le programme d’im‐ mersion française et le rendre accessible à plus d’élèves.
Chris Collins, le directeur de la section néo-brunswi‐ ckoise de Canadian Parents for French, espère que les ré‐ sultats du sondage convainquent certains dépu‐ tés de s’opposer au change‐ ment.
Je crois que des députés qui sont au bord du précipice de perdre leur siège dans des régions comme Moncton, Saint-Jean et Fredericton vont changer d’idée, dit-il.
Tout peut encore chan‐ ger, assure Bill Hogan
Le ministre Bill Hogan a participé lundi soir à une séance en ligne de questions et de réponses rédigées d’avance au sujet des change‐ ments proposés. Il a dit qu’il est toujours possible d'appor‐ ter des changements au nou‐ veau programme.
Soyons clairs. Les NéoBrunswickois ont toujours une chance de donner leur avis, a souligné Bill Hogan.
Les libéraux en tête des intentions de vote
Le sondage conclut que les libéraux ont maintenant une forte avance sur les progres‐ sistes-conservateurs en ma‐ tière d’intentions de vote.
Voici la répartition des in‐ tentions de vote, selon le son‐ dage : 40 % pour le Parti libé‐ ral, 22 % pour le Parti progres‐ siste-conservateur, 15 % pour le Parti vert, 12 % pour le NPD et 9 % pour l’Alliance des gens.
Selon le directeur de la sec‐ tion néo-brunswickoise, Chris Collins, cela signifie que le gouvernement Higgs n’est pas au diapason du public.
Le sondage
La firme Léger a fait le son‐ dage en ligne du 15 au 23 dé‐ cembre 2022, c’est-à-dire au moment de l'annonce des changements à l’immersion française. Il compte 500 ré‐ pondants au Nouveau-Bruns‐ wick.
Puisque les répondants font partie d’un panel en ligne et n’ont pas été choisis com‐ plètement au hasard, il est im‐ possible de calculer une marge d’erreur, explique Lé‐ ger.
Mais la firme indique qu’un sondage effectué avec un tel nombre de répondants au hasard aurait eu une marge d’erreur de plus ou moins 4,4 points de pourcen‐ tage.
Les prochaines élections au Nouveau-Brunswick sont prévues pour le 21 oc‐ tobre 2024. Blaine Higgs a dit en décembre qu’il n’avait pas encore décidé s’il allait conti‐ nuer de diriger son parti à cette occasion ou s’il allait prendre sa retraite avant.
D’après un reportage de Jacques Poitras, de CBC