In Foetu, le premier court métrage à succès du Gatinois Jacob Khayat
Encore étudiant, Jacob Khayat participe cette an‐ née au festival Plein(s) Écran(s) en tant que réali‐ sateur. Son court métrage figure parmi les 24 films en compétition officielle et se‐ ra disponible sur le web le 24 janvier.
Le festival Plein(s) Écran(s) diffuse une vaste sélection de courts métrages québécois afin de rendre accessible gra‐ tuitement ces productions souvent oubliées dans les grands rendez-vous de ciné‐ ma.
C’est vraiment le meilleur du court métrage de la der‐ nière année qu’on peut re‐ trouver sur Plein(s) Écran(s).
Ariane Roy-Poirier, direc‐ trice générale, Festival Plein(s) Écran(s)
Ému, Jacob Khayat salue le choix porté sur son oeuvre dans la programmation du festival.
Me retrouver là [au festival Plein(s) Écran(s)], c’est vrai‐ ment quelque chose de gros, c’est très encourageant pour la suite, ça donne le goût d'écrire d’autres histoires, se félicite le jeune réalisateur.
Il qualifie cette reconnais‐ sance de bouffée d'oxygène pour sa carrière : Si ce film n’avait pas eu de rayonne‐ ment du tout, je ne sais pas si j’aurais eu la même confiance de réécrire un autre scénario en sortant de l’école.
In Foetu raconte l’histoire de deux jeunes frères qui se font garder par leur grandmère. À l’heure du bain, un jeu innocent viendra transformer leur famille à jamais. Entière‐ ment tourné en studio, le film traite de l'identité et du thème des liens fraternels. Le court métrage de sept mi‐ nutes sorti en 2022 a déjà remporté le prix du public au Festival Émergence de Mont‐ réal, et sélectionné à la der‐ nière édition du Festival SPASM.
Les défis de la produc‐ tion à petit budget
Âgé de 21 ans, Jacob Khayat a d’abord étudié le ci‐ néma au Cégep de l’Ou‐ taouais avant de prendre la direction de Montréal. Il ter‐ mine actuellement un bacca‐ lauréat dans le même champ d’étude à l’Université du Qué‐ bec à Montréal. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un cours qu’il a réalisé ce court métrage avec un budget de 1500 $.
Tous nos professeurs nous disaient que c’est intéressant, mais avec beaucoup de ré‐ serves. Je disais qu’on va être capable de le faire. J’étais très entêté et très déterminé à le faire, reconnaît le jeune réali‐ sateur.
Ç'a été fait par nousmêmes en studio, il fallait construire le décor. Nous avons eu deux jours de tour‐ nage, une journée pour mon‐ ter le décor, un mois de pré‐ production, ce qui est ridicule , ironise le Gatinois. Il confie avoir terminé le montage du film dans un train entre Prague et Berlin.
Travailler avec de jeunes acteurs était une façon pour lui de retourner à la base de ce qu'est le jeu. C'est aussi simple que de jouer avec les enfants et d’essayer de trou‐ ver des manières différentes de leur parler pour être ca‐ pable d’arriver à un résultat comme celui-là, admet le réali‐ sateur.
Pour lui, toutes ces difficul‐ tés réunies donnent un ca‐ chet particulier au film. C'était un drôle de contexte de créa‐ tion et à mes yeux, je trouve que ça lui donne du charme à cette oeuvre, croit-il.
J’adore me mettre en dan‐ ger et je pense que c'est la seule façon par laquelle on est capable de raconter des his‐ toires qui sortent de l’ordi‐ naire.
Jacob Khayat, réalisateur Le jeune réalisateur dit avoir vu le dernier plan du film dans son sommeil. J’écris beaucoup en dormant, je ne sais pas pourquoi. Quand je m'endors, ma tête se met à travailler toute seule et il y a des images qui viennent.
Une passion pour le ci‐ néma québécois
Jacob Khayat précise que ses références culturelles et ci‐ nématographiques sont très québécoises. Je suis fier d’être québécois et du cinéma qu’on fait ici. C’est un cinéma qui est tellement singulier et qui a tel‐ lement à dire tant au niveau culturel que des thèmes qu’on aborde, affirme-t-il.
À écouter :
Culturel : portrait du réali‐ sateur de Gatineau Jacob Khayat
Depuis son enfance, le réa‐ lisateur a grandi avec une culture de films francophones et québécois. Son parcours artistique a été déclenché par le visionnement du court mé‐ trage La Peau Sauvage d’Ariane Louis-Seize. Le film a été ma première découverte et je m’identifie beaucoup à sa démarche artistique, af‐ firme le réalisateur.
In Foetu sera disponible le 24 janvier sur le site et la page Facebook du festival.
Avec les informations de Camille Bourdeau
de l’envie de danser des gens.
Les gens avaient hâte de se revoir sans mesure sani‐ taire, sans distanciation, et sans masque. Il y a eu une fo‐ lie qui s’est installée, racontet-il. Je l’imagine très bien se transposer en plein hiver de‐ hors.
Je pense que la foule va être encore plus motivée et crinquée, en bon français, et ça, on a vraiment très hâte.
Nicolas Cournoyer, cofon‐ dateur d’Igloofest
Cette année, Igloofest ac‐ cueillera le producteur austra‐ lien Flume, connu pour avoir revisité l'oeuvre d’artistes comme Lorde et Disclosure, le géant Tiësto, la Sud-Africaine Nora En Pure et son deep house aérien, ou encore le Québécois CRi, Révélation de l’année à l’ADISQ en 2021.
15 ans d’un festival hors du commun
Igloofest a une autre bonne raison de célébrer cette année : l’événement fête ses 15 ans.
Depuis ses débuts en 2007, le festival démontre que l’hi‐ ver montréalais n’a pas à re‐ froidir les ardeurs des adeptes de musique électronique. Au contraire : le concept Igloofest fascine ici comme ailleurs, et suscite l’intérêt de touristes et d’artistes intrigués par la pos‐ sibilité d’une piste de danse enneigée.
En 2012, Nicolas Cour‐ noyer affirmait quela réputa‐ tion de Montréal qui voyage partout dans le monde c’est : venez voir cette bande de fous danser à moins 30 sur de la musique électronique.
Une décennie plus tard, il soutient que l’événement, qui se targue d’être le festival de musique le plus froid au monde, n’a rien perdu de sa superbe. À Montréal, on tient cette expérience-là pour ac‐ quise, estime l’organisateur. Mais il n’y en a pas 500 [de comparables] à travers le monde. C’est quand même unique de pouvoir la vivre.
Il raconte que dans les jeunes années du festival, plu‐ sieurs artistes refusaient de croire que des gens allaient venir voir leur spectacle en plein hiver. D’autres ont eu le choc d’apprendre que leur prestation serait offerte à l’ex‐ térieur en arrivant sur place, tellement cette possibilité leur était inconcevable.
Et pourtant, le public était au rendez-vous bon an mal an. Cette année, le site du 15e Igloofest devrait accueillir plus de 10 000 personnes à sa soirée d’ouverture.
Certes, il faut une part de folie pour prendre part à Igloofest, admet Nicolas Cour‐ noyer. Mais c’est une belle fo‐ lie, selon lui, incarnée notam‐ ment par l’incontournable concours d’habit de neige im‐ probable du festival, qui invite les gens à se vêtir de cos‐ tumes colorés et originaux.
Il faut sentir l’hiver, le vent, l’humidité du Vieux-Port, la musique, les gens qui se mettent à danser ensemble, et l’espèce de communion qui se fait à ce moment-là.
Nicolas Cournoyer, cofon‐ dateur d’Igloofest
Igloofest à la recherche de nouveaux publics
Avec son grand retour, Igloofest souhaite continuer d’étendre son emprise sur la ville de Montréal. On essaie de créer un pôle hivernal qui fait en sorte que durant le fes‐ tival, "la ville est Igloofest", si je peux faire un parallèle avec l’expression "la ville est ho‐ ckey", explique Nicolas Cour‐ noyer.
Ainsi, une série de soirées Après-ski sont à l’horaire cette année, afin de rejoindre les noctambules de Montréal. Ces événements se déroule‐ ront les vendredi et samedi de 23 h à 3 h dans différents bars et établissements de la métropole. À l’inverse, les fa‐ milles pourront profiter des Igloofêtes, des rassemble‐ ments dansants de 13 h à 18 h chaque samedi.
La ville de Québec pourra elle aussi ressentir le vent d’Igloofest cet hiver. Un pre‐ mier festival dans la capitale provinciale est prévu du 2 au 4 mars à la place Jean-Béli‐ veau, avec Diplo en tête d’af‐ fiche.
L’objectif : fédérer les dan‐ seurs et danseuses de Qué‐ bec, mais aussi de Rimouski ou encore de la Beauce. On veut aller chercher les gens de l’est de la province, résume Ni‐ colas Cournoyer.
Igloofest 2023 se tiendra du 18 janvier au 11 février au Vieux-Port de Montréal, et du 2 au 4 mars à la place Jean-Bé‐ liveau à Québec.