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Des détenus de l’immigratio­n seront transférés en dehors de l’Alberta

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L'Agence des services fron‐ taliers du Canada (ASFC) as‐ sure qu’il y a d’autres alter‐ natives pour garder en dé‐ tention des immigrants après que l’Alberta ait an‐ noncé se retirer de l’en‐ tente avec Ottawa. La pro‐ vince n’utilisera plus ses centres correction­nels pro‐ vinciaux pour héberger des personnes détenues pour des questions d'immigra‐ tion, et Ottawa a jusqu'à la fin juin pour trouver d'autres arrangemen­ts.

Une porte-parole de l’ASFC, Jacqueline Roby, explique dans un courriel qu’il existe des centres de surveillan­ce de l'immigratio­n fédéraux à To‐ ronto, à Laval, au Québec, et à Surrey, en Colombie-Britan‐ nique.

Pour réduire davantage la dépendance envers les pro‐ vinces, l'ASFC a mis en place des politiques qui permet‐ tront le transfert des per‐ sonnes détenues dans une ré‐ gion non couverte par [ces centres fédéraux] vers un [centre] lorsqu'il y a de la dis‐ ponibilité.

Jacqueline Roby, porte-pa‐ role, ASFC

Mike Ellis, ministre de la Sécurité publique de l'Alberta, a déclaré plus tôt cette se‐ maine que le changement de la province répondait à des préoccupat­ions concernant l'utilisatio­n de ces établisse‐ ments correction­nels pour détenir des personnes qui n'ont pas été accusées d'une infraction criminelle ou recon‐ nues coupables d'une infrac‐ tion.

Les personnes qui viennent au Canada pour un nouveau départ et une nou‐ velle vie méritent un meilleur accueil qu'une cellule de pri‐ son pendant que les dé‐ marches administra­tives sont réglées. C'est pourquoi nous appelons également toutes les provinces à nous rejoindre pour mettre fin à cette pra‐ tique.

Mike Ellis, ministre de la Sécurité publique de l'Alberta

Jacqueline Roby précise que l’ASFC ne détient que les personnes qui sont considé‐ rées comme dangereuse­s pour le public, incapables de prouver leur identité ou qui ne se présentero­nt probable‐ ment pas pour une procédure d'immigratio­n. La détention est un dernier recours, ajoutet-elle.

La décision de savoir si une province hébergera ou non un détenu immigrant ap‐ partient toujours à l'autorité provincial­e, qu'un accord soit en place ou non.

En date du mois de dé‐ cembre, l'ASFC dit qu'il y avait 27 personnes au centre de surveillan­ce à Surrey, 73 à To‐ ronto et 66 à Laval, tandis que plus de 11 300 cas à travers le pays ont trouvé des alterna‐ tives à la détention.

Entre le 1er avril 2022 et le 31 octobre 2022, le nombre de détenus de l'immigratio­n dans les établissem­ents de l'Alberta était en moyenne de 15 personnes par jour, a indi‐ qué la province dans un com‐ muniqué. La moyenne quoti‐ dienne entre 2021 et 2022 était de 22 personnes, tandis que la moyenne quotidienn­e entre 2020 et 2021 était de 17.

Selon un avocat spécialist­e en immigratio­n de Calgary, Ja‐ tin Shory, la décision de l'Al‐ berta devient une tendance parmi les gouverneme­nts provinciau­x. Il pense qu’il n’est pas logique de placer des per‐ sonnes qui ne sont « tradi‐ tionnellem­ent » pas des crimi‐ nels dans des espaces tels que des centres de détention provisoire ou des prisons.

Avec l’arrivée de davan‐ tage d'immigrants prévue à l'avenir, il est nécessaire, selon Jatin Shory, que le gouverne‐ ment fédéral investisse dans plus de centres de sur‐ veillance.

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