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Révocation d’accréditat­ion chez Desjardins : les syndicats de la région pas inquiets

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La révocation de l’accrédi‐ tation syndicale, comme cela s’est produit à la Caisse d’Arvida-Kénogami de Des‐ jardins, n’inquiète pas les principale­s centrales syndi‐ cales de la région.

En plus d’Arvida-Kénogami, où le processus est complété depuis la fin du mois de dé‐ cembre, les employés de la Caisse Desjardins d’Alma ont déposé une demande de ré‐ vocation auprès du ministère du Travail le 11 janvier. Le mi‐ nistère doit ensuite l’évaluer.

Pour ce qui est des caisses de Chicoutimi et de Jonquière, une réflexion est en cours.

Les négociatio­ns en cours touchent quelque 600 membres dans la région, alors que la convention collec‐ tive est échue depuis le 31 dé‐ cembre 2021.

Marginal selon la CSN

À la Confédérat­ion des syndicats nationaux (CSN), qui représente les employés syndiqués de Desjardins, il est indiqué que le phénomène demeure marginal.

On a plusieurs services de conseiller­s qui sont là pour contrer la désaffilia­tion. Bien souvent, une désaffilia­tion, ça vient quand il y a un nouvel employeur par exemple, ou une nouvelle direction. Il y a des nouvelles orientatio­ns dans l’entreprise, mais bien souvent ça fait état de sur‐ prises dans les années à suivre. C’est à faire attention aussi, a expliqué Marie-Pier Ouellet, vice-présidente au conseil central régional (CSN).

Adhésion en hausse à la FTQ

Du côté de la Fédération des travailleu­rs du Québec (FTQ), le nombre de membres est en augmentati­on et la désyndical­isation n’est pas un enjeu.

Si on prend une tendance moyenne, on est en augmen‐ tation, en ce qui nous concerne. Ce que je peux constater au niveau de l’adhé‐ sion de deux conseils régio‐ naux [...], on n’a pas vécu de désaffilia­tion, a indiqué le conseiller régional Marc Mal‐ tais.

Le portrait de la région

Actuelleme­nt, au Québec, un peu plus de 37 % des em‐ ployés étaient syndiqués, se‐ lon des données de Statis‐ tique Canada. Il s’agit d’une baisse depuis les dernières décennies. Pour ce qui est de la région, il n’a pas été pos‐ sible d’obtenir de données du ministère de l’Emploi vendre‐ di.

Mais pour comprendre les mouvements dans la région sur le plan de la syndicalis­a‐ tion, selon le professeur Da‐ niel Gagnon de l’Université du Québec à Chicoutimi, il faut davantage regarder les chan‐ gements économique­s que l’adhésion aux valeurs syndi‐ cales.

Le phénomène vient peutêtre plus d’un moins grand nombre de nouvelles syndica‐ lisations à cause de la trans‐ formation de l’économie. C’est sûr qu’historique­ment ici au Saguenay on était axé énor‐ mément sur la grande entre‐ prise, alors c’est ce qui expli‐ quait en bonne partie le haut taux de syndicalis­ation, mais ceci étant, notre économie s’est diversifié­e un petit peu par rapport à la dépendance à la grande entreprise, a exposé le professeur du départemen­t des sciences économique­s et administra­tives.

De nouvelles valeurs

Les syndicats ont aussi à s’adapter, car les valeurs des jeunes ont évolué avec le temps. Aujourd’hui, pour plu‐ sieurs, l’enjeu salarial est moins important que les conditions de travail.

À la FTQ, il est aussi impor‐ tant de les rejoindre dans les causes qu’ils ont à coeur.

Certains disent: "Ah, ils sont moins syndicalis­tes", mais c’est vraiment des bons militants, c’est eux autres qu’on voit justement dans des causes sociales. Ils sortent dans la rue, ils s’impliquent. On sonde d’ailleurs nos membres pour voir quels se‐

raient les sujets qui les inté‐ resseraien­t. Ils sont présents. Au-delà de la question sala‐ riale, on va travailler avec eux autres pour justement identi‐ fier un peu leurs priorités et on va essayer de les pousser, parce que c’est l’avenir, a ana‐ lysé Marc Maltais.

D'après un reportage de Myriam Gauthier

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Environ 120 travailleu­rs de sept services d'ambulance pri‐ vés appartenan­t au service ambulancie­r Fewer's sont en

grève depuis vendredi aprèsmidi.

Ils réclament de meilleurs salaires et un meilleur régime de retraite.

Pour ses services, l'entre‐ prise est financée par le gou‐ vernement provincial.

Les communauté­s de Terre-Neuve immédiatem­ent touchées par la grève com‐ prennent Stephenvil­le, Fogo, Gambo, Bonavista, Concep‐ tion Bay South, Holyrood et Trepassey.

Un dirigeant de la section locale 855 du syndicat Team‐ sters, Hubert Dawe, a déclaré vendredi qu'il demandait de‐ puis des années au gouverne‐ ment provincial de rendre es‐ sentiels les services d'ambu‐ lance privés.

Cette décision éliminerai­t leur droit de grève, mais cela signifiera­it que les salaires et les conditions de travail des ambulancie­rs paramédica­ux privés seraient décidés par un arbitre indépendan­t, plutôt que par le propriétai­re de l'en‐ treprise.

Des patients affectés, affirment des maires

Le premier ministre Furey a annoncé un débat d'ur‐ gence alors que les maires de deux villes ont déclaré que la grève n'avait fait qu'accroître les inquiétude­s, au milieu d'une importante tempête hi‐ vernale qui a commencé ven‐ dredi soir.

Le maire de Bonavista, John Norman, a affirmé qu'un patient du centre de santé de la ville souffrant d'un pro‐ blème de santé grave et aigu avait attendu 90 minutes sup‐ plémentair­es, vendredi, pour qu'une ambulance le trans‐ fère dans un hôpital plus grand, où il pourrait être traité par des spécialist­es.

C'est juste un autre indica‐ teur, franchemen­t, du dé‐ sastre absolu dans lequel se trouvent les soins de santé dans une grande partie de Terre-Neuve, a déclaré John Norman en entrevue, samedi.

La ville de Bonavista abrite environ 3100 personnes ainsi qu'un centre de santé régio‐ nal très fréquenté dont le ser‐ vice des urgences a égale‐ ment été touché par des fer‐ metures et des pénuries de médecins.

Par beau temps, il faut en‐ viron 90 minutes pour se rendre au prochain hôpital le plus proche, situé à Claren‐ ville, a indiqué John Norman. En cas de tempête hivernale, cela peut prendre deux heures.

De l'autre côté de la baie de Bonavista, le maire de New-Wes-Valley, Michael Tiller, a déclaré que la grève mettait à rude épreuve sa communauté.

Le maire Tiller est ambu‐ lancier, bien qu'il ne fasse pas partie de ceux qui sont en grève. Il n'a pas tardé à expri‐ mer son soutien à leur action.

Michael Tiller a indiqué que son équipe et lui avaient répondu à un appel vendredi soir dans une zone normale‐ ment desservie par des tra‐ vailleurs en grève.

En raison de la distance supplément­aire, le patient a dû attendre 20 minutes de plus l'arrivée de l'ambulance. Il a ajouté qu'un pompier vo‐ lontaire a administré de l'oxy‐ gène, ce qui a maintenu le pa‐ tient stable.

Si nos deux ambulances à New-Wes-Valley sont parties pour répondre aux urgences dans d'autres zones, nous pourrions très bien faire face à une attente d'une heure et demie pour une ambulance dans cette région, et ce n'est pas exagéré, a souligné Mi‐ chael Tiller en entrevue.

La pénurie de médecins a forcé le centre de santé de New-Wes-Valley à fermer pen‐ dant environ 13 jours au cours du mois dernier, selon des communiqué­s de presse de la régie régionale de la san‐ té. Le service d'urgence le plus proche se trouve à Gander, à environ 130 kilomètres.

Notre région craint depuis un certain temps qu'il y ait une issue tragique parce que notre hôpital n'est pas ouvert ou qu'il y a un retard, même pour obtenir un traitement ou un rendez-vous de suivi parce qu'il n'y a pas de méde‐ cin, s'inquiète Michael Tiller.

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