Paul Gingues réclame un moratoire pour les dépassements de coûts de nouveaux projets
Le conseiller Paul Gingues réclame le vote d’un mora‐ toire sur tout nouveau pro‐ jet majeur prévu sur le ter‐ ritoire de la Ville de Sher‐ brooke jusqu'à la révision complète du processus d'évaluation.
C’est important d’attirer l’attention de l’opinion pu‐ blique sur les dépassements de coûts qui ne font aucun sens. [...] Il y a des limites à vouloir tout mettre sur le compte de la pandémie ou sur l’inflation, fait-il savoir en entrevue avec Radio-Canada Estrie.
Plusieurs explosions de coûts
Les différents projets dont Paul Gingues fait allusion sont notamment le projet des Grandes-Fourches, dont les coûts ont bondi de 35 % pas‐ sant de 18,7 millions $ à 26,6 millions $. Il y a égale‐ ment la salle intermédiaire dont les coûts sont passés de 8 millions $ à 21 millions $. Des prix qui ont littéralement flambé, tout comme ceux de la nouvelle cour municipale qui doit déménager dans le bâtiment situé au 400 rue Marquette dont les coûts sont passés de 2,5 millions $ à 8 millions $.
D’ailleurs, le conseiller dit ne pas trouver normal que de l’amiante ait été trouvée à ce stade-ci dans l’ancien poste de police qui doit accueillir la nouvelle cour municipale. C’est dans l’évaluation du pro‐ jet de départ qu’on aurait dû nous présenter ça au conseil municipal, poursuit-il. On se retrouve de façon régulière depuis quelques années avec des dépassements de coûts comme ça.
Paul Gingues voudrait d’ailleurs que le vérificateur général se penche sur la ques‐ tion.
Une proposition perti‐ nente, mais pas réalisable
Pour le conseiller de Sher‐ brooke Citoyen Raïs Kibonge, la proposition de Paul Gingues est pertinente, mais pas réalisable. Ce qu’il fau‐ drait, c’est de discuter avec le conseil municipal pour voir comment on peut mieux sé‐ lectionner et rapidement exé‐ cuter les différents projets. Si on les exécute rapidement, il y aura moins de surprises qui vont apparaître. Plus ça s’étire, plus on va se retrouver avec des frais afférents et des frais supplémentaires, fait-il savoir.
De son côté, la députée in‐ dépendante Hélène Dauphi‐ nais pense que le moratoire pourrait être une bonne solu‐ tion pour contrer les hausses de coûts. Comme Ville, on a des contraintes financières. Ce qui veut dire qu’il faut dire non à certains d’entre eux. De nombreux élus ont de la diffi‐ culté à faire ça. Le moratoire pourrait nous permettre de tout mettre sur pause pour six mois, voire un an, et en‐ suite on évalue nos critères avant de nous lancer dans un nouveau projet, croit-elle.
L’équipe de Radio-Canada Estrie a tenté de joindre la mairesse Évelyne Beaudin pour commenter le dossier. Nous n’avons pas été en me‐ sure de lui parler.