Un professeur de l’Université d’Ottawa veut repenser le dépistage du VIH

Le professeur de l'Universi‐ té d'Ottawa et infirmier, Patrick O'Byrne, veut re‐ penser le dépistage du vi‐ rus de l'immunodéficience humaine (VIH). Pour y arri‐ ver, il a lancé le projet pi‐ lote GetaKit en 2020. L'ob‐ jectif est de rendre le dé‐ pistage plus accessible, en plus de lutter contre le vi‐ rus.

Si on crée un nouveau pro‐ jet et on donne les tests gra‐ tuitement, les personnes qui ont des risques pour le VIH, est-ce qu'ils vont les comman‐ der ? Est-ce qu'ils vont les uti‐ liser ? Puis, est-ce qu'on va trouver de nouvelles infec‐ tions? Puis, si c'est le cas, estce qu'on peut donner le trai‐ tement à ces personnes-là , lance Patrick O'Byrne.

Il a donc lancé le projet pi‐ lote GetaKit en juillet 2020, soit un programme d'auto dé‐ pistage par envoi postal, qui utilise des trousses d'autotest du VIH approuvé par Santé Canada la même année. L'ob‐ jectif est de faciliter l'accès au dépistage, fait-il valoir.

C'est quelque chose que tu peux commander en ligne, puis ça va arriver chez toi. Tu peux juste faire le test. Puis si tu ne peux pas aller à la cli‐ nique, tu ne veux pas aller à la clinique, c'est difficile. Tu veux pas que quelqu'un ait tu vois à la clinique, ça c'est une autre façon de rentrer dans la pré‐ vention où là traitement pour le VIH , explique M. O'Byrne.

Pour recevoir son test, il faut se rendre sur le site web GetaKit.com pour remplir un formulaire. Il faut également avoir plus de 16 ans et résider en Ontario ou en Outaouais.

La boîte contenant le test est ensuite envoyée par la poste et est anonyme. Rien n'indique qu'il s'agit d'un test de dépistage du VIH.

C'est depuis juillet 2020 que GetaKit est disponible pour les personnes vivant à Ottawa. Le projet a été éten‐ du partout en Ontario et en Outaouais l'année suivante.

Le test rapide est précis à plus de 99 %. S'il est positif, il est toutefois recommandé de confirmer le résultat auprès d'un professionnel de la san‐ té.

Jusqu'ici, plus de 500 per‐ sonnes ont commandé leur test. 61 % ont rapporté leur résultat. Et 20 cas ont été po‐ sitifs de VIH.

Personnes atteintes du VIH et du syndrome d'im‐ munodéficience acquise (SIDA) :

En 2021 : 32 cas de VIH et huit cas de sida à Ottawa; De janvier à juin 2022 : 11 cas de VIH et deux cas de sida à Ot‐ tawa; En 2020 : Huit cas de VIH en Outaouais.

Sources : Santé publique Ottawa et le Centre intégré de santé et de services so‐ ciaux de l'Outaouais

Il faut continuer

Des organismes de pré‐ vention du VIH, comme le BRAS Outaouais, estiment qu'il faut continuer de multi‐ plier les options de dépistage pour rejoindre le plus de per‐ sonnes possible.

Il peut y avoir plusieurs freins, le fait d'aller voir une infirmière, quelquefois on va être obligé de donner son identité.[...]. En proposant plu‐ sieurs outils, chacun va pou‐ voir choisir l'outil adapté à sa situation et à ce qu'il veut faire à ce moment-là , com‐ mente Christopher Soundron, intervenant en soutien au‐ près de personnes vivant avec le VIH.

C'est d'ailleurs dans cette lignée que Patrick O'Byrne es‐ père étendre son projet ailleurs au pays, notamment dans l'ensemble du Québec.

Avec les informations de Rosalie Sinclair