Médicaments biosimilaires : des patients saskatchewanais s’inquiètent de la transition
Les médicaments biolo‐ giques prescrits à plusieurs patients saskatchewanais seront remplacés par un équivalent biosimilaire, c'est-à-dire une version gé‐ nérique et moins oné‐ reuse, dès le 30 avril 2023. Pour certains de ces pa‐ tients, la transition sou‐ lève des inquiétudes.
Selon le gouvernement de la Saskatchewan, les 24 000 patients qui prennent un des 10 médicaments biolo‐ giques concernés (en anglais) doivent s'attendre à voir leur prescription changer au prin‐ temps.
La Saskatchewan devien‐ dra ainsi là sixième province à faire ce changement qui touche des médicaments pour traiter, entre autres, le diabète, l'arthrite et la mala‐ die de Crohn.
D'après le gouvernement, les médicaments biologiques coûtent environ 10 000 $ par patient annuellement, soit plus de 70 % des dépenses en médicaments au Canada. Cette initiative permettrait donc d'économiser environ 20 millions $ par année dans la province.
Le professeur associé au département d'anatomie, de physiologie et de pharmaco‐ logie de l'Université de la Sas‐ katchewan Stan Bardal estime que le changement n'est pas particulièrement inquiétant.
Toutefois, il précise qu'il est possible que les médica‐ ments biosimilaires ne fonc‐ tionnent pas aussi bien pour certaines personnes que leur équivalent biologique.
Dr Bardal ajoute que Santé Canada ne teste pas nécessai‐ rement les médicaments bio‐ similaires pour toutes les va‐ riantes de toutes les maladies.
S'il n'y a pas de données pour une variante spécifique d'une maladie, il est plus diffi‐ cile de juger si un médicament biosimilaire est approprié [...] Il faut être ouvert à la possibi‐ lité que les versions biosimi‐ laires ne fonctionnent pas pour quelques rares per‐ sonnes, explique-t-il.
Dr Bardal précise cepen‐ dant que d'après les tests auxquels il a pu assister, il n'y avait pas de différences no‐ tables entre les médicaments biologiques ou biosimilaires, sinon Santé Canada n'autori‐ serait pas leur utilisation.
Il précise également que les versions biosimilaires sont plus abordables non pas parce qu'elles sont de moindre qualité, mais plutôt parce que les entreprises qui les produisent n'ont pas à in‐ vestir dans la recherche et le développement.
Je ne veux pas retour‐ ner à cet état
Malgré tout, certains pa‐ tients concernés par le chan‐ gement s'inquiètent, comme Megan MacLeod, une Saskat‐ chewanaise de 33 ans qui souffre d'arthrite juvénile de‐ puis qu'elle a 12 ans.
Avant de recevoir une prescription pour un médica‐ ment biologique, elle se sou‐ vient qu'elle pouvait à peine marcher et qu'elle devait ram‐ per pour monter des esca‐ liers.
C'est effrayant. Je ne veux pas retourner à cet état Megan MacLeod La Saskatchewanaise se dit frustrée de la décision du gou‐ vernement, qui est davantage préoccupé par le portefeuille collectif que par l'effet de ce changement sur les patients.
Un porte-parole du gou‐ vernement souligne, dans un courriel, que des exemptions sont possibles pour les per‐ sonnes qui ne peuvent utiliser les médicaments biosimilaires et que des ajustements à leur régime d'assurance-médica‐ ments seront possibles.
Avec les informations de Dayne Patterson