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Un débat d’urgence sur une grève des ambulancie­rs à Terre-Neuve-et-Labrador

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Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador a appelé samedi à un débat d'urgence sur une grève des ambulancie­rs.

Dans un communiqué de presse samedi soir, le premier ministre Andrew Furey a dé‐ claré qu'il avait demandé aux responsabl­es concernés de convoquer la Chambre d’as‐ semblée, lundi, pour discuter des modificati­ons législativ­es qui rendraient essentiels les services d'ambulance privés.

En raison de la nature ur‐ gente et critique de la situa‐ tion créée par cette grève et ce conflit de travail, cela sou‐ lève de sérieuses inquiétude­s pour la sécurité et le bien-être des résidents de Terre-Neuveet-Labrador, a soutenu An‐ drew Furey.

di En grève depuis vendre‐

Environ 120 travailleu­rs de sept services d'ambulance pri‐ vés appartenan­t au service ambulancie­r Fewer's sont en grève depuis vendredi aprèsmidi.

Ils réclament de meilleurs salaires et un meilleur régime de retraite.

Pour ses services, l'entre‐ prise est financée par le gou‐ vernement provincial.

Les communauté­s de Terre-Neuve immédiatem­ent touchées par la grève com‐ prennent Stephenvil­le, Fogo, Gambo, Bonavista, Concep‐ tion Bay South, Holyrood et Trepassey.

Un dirigeant de la section locale 855 du syndicat Team‐ sters, Hubert Dawe, a déclaré vendredi qu'il demandait de‐ puis des années au gouverne‐ ment provincial de rendre es‐ sentiels les services d'ambu‐ lance privés.

Cette décision éliminerai­t leur droit de grève, mais cela signifiera­it que les salaires et les conditions de travail des ambulancie­rs paramédica­ux privés seraient décidés par un arbitre indépendan­t, plutôt que par le propriétai­re de l'en‐ treprise.

Des patients affectés, affirment des maires

Le premier ministre Furey a annoncé un débat d'ur‐ gence alors que les maires de deux villes ont déclaré que la grève n'avait fait qu'accroître les inquiétude­s, au milieu d'une importante tempête hi‐ vernale qui a commencé ven‐ dredi soir.

Le maire de Bonavista, John Norman, a affirmé qu'un patient du centre de santé de la ville souffrant d'un pro‐ blème de santé grave et aigu avait attendu 90 minutes sup‐ plémentair­es, vendredi, pour qu'une ambulance le trans‐ fère dans un hôpital plus grand, où il pourrait être traité par des spécialist­es.

C'est juste un autre indica‐ teur, franchemen­t, du dé‐ sastre absolu dans lequel se trouvent les soins de santé dans une grande partie de Terre-Neuve, a déclaré John Norman en entrevue, samedi.

La ville de Bonavista abrite environ 3100 personnes ainsi qu'un centre de santé régio‐ nal très fréquenté dont le ser‐ vice des urgences a égale‐ ment été touché par des fer‐ metures et des pénuries de médecins.

Par beau temps, il faut en‐ viron 90 minutes pour se rendre au prochain hôpital le plus proche, situé à Claren‐ ville, a indiqué John Norman. En cas de tempête hivernale, cela peut prendre deux heures.

De l'autre côté de la baie de Bonavista, le maire de New-Wes-Valley, Michael Tiller, a déclaré que la grève mettait à rude épreuve sa communauté.

Le maire Tiller est ambu‐ lancier, bien qu'il ne fasse pas partie de ceux qui sont en grève. Il n'a pas tardé à expri‐ mer son soutien à leur action.

Michael Tiller a indiqué que son équipe et lui avaient répondu à un appel vendredi soir dans une zone normale‐ ment desservie par des tra‐ vailleurs en grève.

En raison de la distance supplément­aire, le patient a dû attendre 20 minutes de plus l'arrivée de l'ambulance. Il a ajouté qu'un pompier vo‐ lontaire a administré de l'oxy‐ gène, ce qui a maintenu le pa‐ tient stable.

Si nos deux ambulances à New-Wes-Valley sont parties pour répondre aux urgences dans d'autres zones, nous pourrions très bien faire face à une attente d'une heure et demie pour une ambulance dans cette région, et ce n'est pas exagéré, a souligné Mi‐ chael Tiller en entrevue.

La pénurie de médecins a forcé le centre de santé de New-Wes-Valley à fermer pen‐ dant environ 13 jours au cours du mois dernier, selon des communiqué­s de presse de la régie régionale de la san‐ té. Le service d'urgence le plus proche se trouve à Gander, à environ 130 kilomètres.

Notre région craint depuis un certain temps qu'il y ait une issue tragique parce que notre hôpital n'est pas ouvert ou qu'il y a un retard, même pour obtenir un traitement ou un rendez-vous de suivi parce qu'il n'y a pas de méde‐ cin, s'inquiète Michael Tiller.

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