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Virage électrique : la Ville d’Ottawa en aura moins pour son argent

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La Ville d'Ottawa s'attend maintenant à obtenir 350 autobus pour un mil‐ liard de dollars, plutôt que les 450 qui avaient été an‐ noncés pour le même prix il y a plus d’un an. Une mise à jour financière du projet doit être présentée au conseil municipal, mercre‐ di.

Le document évalue le coût total de 350 bus à 974 millions de dollars :

653 millions de dollars pour les bus; 214 millions de dollars pour l'infrastruc­ture de recharge; 107 millions de dollars pour les coûts de tran‐ sition, qui sont presque cinq fois plus élevés que les esti‐ mations d'il y a un an et demi.

Dans une déclaratio­n en‐ voyée par courriel, le direc‐ teur du service d'ingénierie de la Ville d'Ottawa, Richard Hol‐ der, explique que ces coûts de transition comprennen­t de nouveaux outils et équipe‐ ments, la formation requise et la gestion de programme, ain‐ si que l’améliorati­on des ins‐ tallations, ce qui touche no‐ tamment un stationnem­ent extérieur.

M. Holder justifie cette mise à jour par le finance‐ ment annoncé la semaine dernière par le fédéral, qui se veut moins élevé que ce qui avait été anticipé.

À cela, il faut aussi ajouter l’échéancier plus court pour se prévaloir du Fonds pour le transport en commun à zéro émission; les projets étant ad‐ missibles jusqu'en mars 2026.

Il est possible cependant que ce fonds soit reconduit et que la Ville puisse à nouveau en profiter, note M. Holder.

Rappelons qu’en juin 2021, OC Transpo a annoncé un vi‐ rage important en accélérant sa transition vers une flotte d’autobus électrique­s, alors qu’initialeme­nt, l’organisati­on n’envisageai­t qu’un projet pi‐ lote de petite envergure. La Ville d’Ottawa prévoyait alors acheter 450 autobus carbo‐ neutres d'ici 2027 pour un montant de 986 millions de dollars, et ce, avec une pro‐ messe de financemen­t de la part du fédéral.

Cette décision doit per‐ mettre d’éliminer les autobus au diesel, soit l’une des princi‐ pales sources de gaz à effet de serre de la Ville.

Un prêt important du fédéral

De son côté, le président de la Commission du trans‐ port en commun, Glen Gower, dit qu’il s’attend toujours à une fluctuatio­n de coûts lors d’achats importants. Ce der‐ nier explique qu’Ottawa a re‐ çu un financemen­t moins éle‐ vé que prévu, après qu’Infra‐ structure Canada ait décidé d’aider davantage de villes à prendre le virage électrique.

Il souligne néanmoins que le financemen­t fédéral com‐ blera l'écart de coût entre un autobus diesel et un autobus électrique.

Ce n'est pas tous les jours

que la Ville reçoit 350 millions de dollars du gouverneme­nt fédéral. C'est un investisse‐ ment important, affirme M. Gower. Je pense que c'est aussi un rappel que nous ac‐ cordons beaucoup d’atten‐ tion au réseau de train léger, alors qu’une partie impor‐ tante de notre système de transport en commun repose encore sur des autobus, et ça demeura le cas dans un ave‐ nir rapproché.

L'été dernier, le conseil municipal a également ap‐ prouvé un prêt de 380 mil‐ lions de dollars auprès de la Banque de l'infrastruc­ture du Canada, qui pourra être rem‐ boursé grâce aux économies réalisées sur le carburant et l’entretien.

Avec ce prêt, la subvention du fédéral ainsi que les 348 millions de dollars qui avaient déjà été prévus par Ottawa pour remplacer les autobus au diesel, la Ville croit que les autobus électrique­s n'engendrero­nt pas de coûts supplément­aires.

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Une mise en service pro‐ gressive

Un nombre moins élevé d’autobus électrique­s seront achetés dans les premières années de la transition. Leur mise en service sera d’ailleurs progressiv­e :

26 autobus seront dé‐ ployés en 2024; 77 en 2025; 110 en 2026; et 137 d’ici la fin de 2026.

C'est la vérificatr­ice géné‐ rale, Nathalie Gougeon, qui a recommandé à la Ville de ne pas se montrer trop ambi‐ tieuse lors de son premier achat. Elle a procédé à une sé‐ rie de vérificati­ons puisqu'elle était préoccupée par les coûts, ainsi que les perfor‐ mances de cette nouvelle technologi­e.

Les démarches de la vérifi‐ catrice générale ont aussi per‐ suadé la Ville d’Ottawa de s’as‐ socier à la Commission de transport de Toronto (TTC) pour lancer un appel d’offres, plutôt que de le faire seule. Mme Gougeon avait constaté que l’ébauche d’Ottawa n’était pas assez précise au niveau technique.

OC Transpo dispose ac‐ tuellement d’un parc de 855 autobus, composé princi‐ palement d'autobus au diesel de 40 et 60 pieds, ainsi que de 151 autobus à deux étages. Pour le moment, seulement quatre autobus du parc sont électrique­s.

Avec les informatio­ns de Kate Porter de CBC News

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