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Évelyne Beaudin estime irréaliste de s’engager à éliminer les dépassemen­ts de coûts

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Le conseiller municipal Paul Gingues a dénoncé le ton « relativeme­nt agres‐ sif » de certaines per‐ sonnes quant à sa de‐ mande de moratoire sur les projets majeurs lors de la séance du conseil muni‐ cipal de mardi.Il a annoncé qu’il retirera sa demande si la mairesse s’engage for‐ mellement à ce qu’il n’y ait plus aucun dépassemen­t de coûts dans son man‐ dat.La mairesse juge cette demande irréaliste.

Le moratoire est néces‐ saire selon lui, pour mieux comprendre ce qui explique les dépassemen­ts de coûts importants observés dans plusieurs projets d’infrastruc‐ tures majeurs à Sherbrooke.

Lors de la séance du conseil municipal de mardi, le conseiller municipal a utilisé son temps de parole de conseiller à la fin de la séance pour lire une déclaratio­n. Je n’ai accusé personne, je n’ai blâmé personne, j’ai simple‐ ment soulevé l’idée de s’arrê‐ ter un moment pour réfléchir et revoir notre processus d’évaluation des projets, a-t-il notamment mentionné.

Madame la mairesse décla‐ rait (hier), avec sérieux, que depuis son arrivée à la mairie, cette situation (dépasse‐ ments de coûts) n’existait plus et que les dépassemen­ts se‐ raient dorénavant très bien contrôlés. Pourtant, ce sont les mêmes équipes et le même processus qui sont toujours en place.

Paul Gingues, conseiller municipal

Il estime que son mora‐ toire ne mettrait pas en péril les projets pour l’année 2023. J’imagine que quelques se‐ maines permettrai­ent de re‐ voir l’ensemble de notre pro‐ cessus pour y apporter les changement­s appropriés, a-til précisé.

L’élu retirera sa demande

de moratoire si la mairesse s’engage à ce que ce type de dépassemen­ts de coûts ne se reproduise­nt plus.

Il a fait une demande qu’il savait inatteigna­ble

En mêlée de presse, la mai‐ resse Évelyne Beaudin a fait savoir qu’elle jugeait frivole la requête de l’élu. Les dépasse‐ ments de coûts en contexte d’inflation, en contexte d’in‐ certitude économique, puis dans un contexte légal où on doit y aller avec des appels d’offres, il va toujours y en avoir, a-t-elle rétorqué.

Je suis mairesse, je ne suis pas magicienne.

Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke

Malgré les explicatio­ns de Paul Gingues, la mairesse croit toujours que sa démarche a blessé certaines personnes de l’administra­tion municipale.

De dire qu’il faut faire un mo‐ ratoire, c’était des mots graves, c’était tellement exa‐ géré, souligne-t-elle. Il y a des gens qui ont été heurtés.

Annie Gobdout critique de nouveau la mairesse

La conseillèr­e Annie God‐ bout juge inappropri­é la réac‐ tion d’Évelyne Beaudin. J’ai été renversé ce matin de consta‐ ter une fois de plus le manque d’ouverture et l’intransige­ance de la mairesse, s’est-elle excla‐ mée en séance du conseil mu‐ nicipal.

Selon elle, la mairesse a une approche bien différente que lorsqu’elle était dans l’op‐ position. Ses valeurs ont évo‐ lué au point de ne plus être capable que des élus posent des questions ou proposent d’autres avenues?, s’est-elle désolée.

Ce à quoi Évelyne Beaudin a rétorqué que Paul Gingues aurait dû faire des proposi‐ tions ou intervenir directe‐ ment dans les instances plu‐ tôt que se tourner vers les médias d’entrée de jeu. Votre propositio­n, apportez-là ici, dans les commission­s, prenez la parole durant les études budgétaire­s, a-t-elle mention‐ né. Je vous invite à vous faire entendre davantage à l’inté‐ rieur de ces instances-là.

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