Radio-Canada Info

Hay River enregistre un nombre « alarmant » de décès liés aux opioïdes

- Sarah Xenos

En 2022, aux Territoire­s du Nord-Ouest, six personnes sont décédées d’un empoi‐ sonnement aux drogues contaminée­s par du fenta‐ nyl ou du carfentani­l, soit le double du nombre de dé‐ cès enregistré pour 2021. Les autorités de la santé ténoise demandent à la po‐ pulation de redoubler de prudence.

L’entièreté des décès liés à une consommati­on d'opioïde au territoire l’année dernière se trouvait à Hay River, une communauté de 2380 habi‐ tants située près de la fron‐ tière albertaine et que les au‐ torités de la santé ont quali‐ fiée de porte d’entrée de la drogue au territoire.

Les autorités de la santé indiquent d’ailleurs que, dans la majorité des cas, la drogue provenait de l'extérieur du territoire.

Au moment de leur décès, les six personnes se trou‐ vaient seules et ne possé‐ daient pas de Naloxone, ce qui incite le coroner en chef de territoire, Garth Eggenber‐ ger, et la médecin hygiéniste en chef ténoise, la Dre Kami Kandola, à dresser une liste de recommanda­tion.

Les autorités de la santé exhortent les habitants à ne pas consommer de drogues lorsqu'ils sont seuls et à se prémunir de plusieurs doses de Naloxone à cause du ni‐ veau de toxicité des sub‐ stances qui circulent actuelle‐ ment dans la région.

De ce que nous compre‐ nons, ces personnes ne sa‐ vaient pas que la drogue qu’elles avaient achetée contenait du fentanyl ou du carfentani­l, alors leur mort est considérée comme un empoi‐ sonnement plutôt qu’une sur‐ dose, explique la Dre Kandola.

Garth Eggenberge­r, rap‐ pelle également que la Loi du bon samaritain est en vigueur aux Territoire­s du NordOuest, ce qui protège une personne qui viendrait en aide à une autre qui présente des signes de surdose.

Parfois, les gens ont l'im‐ pression qu'ils doivent net‐ toyer la scène du décès. Avec la Loi sur le bon samaritain, vous ne serez pas poursuivi pour ça. Nous sommes sou‐ cieux de savoirs pourquoi ces gens meurent [...], alors à l’avenir, laisser la scène tran‐ quille, dit-il.

Il explique que lorsque les policiers parviennen­t à trou‐ ver des échantillo­ns de la drogue qui a été consommée, celle-ci peut alors être testée pour déterminer son taux de toxicité. Sans cela, le Service du coroner doit utiliser des tests sanguins.

Jusqu’à présent, le fentanyl et le carfentani­l, considérés par la santé publique comme l’un des opioïdes les plus toxiques connus, ont surtout été retrouvés dans de la co‐ caïne, mais un avis de santé publique datant de décembre fait mention d’opioïdes re‐ trouvés dans du crack et du cannabis.

Un premier décès survenu en 2023 pourrait aussi être lié à l’utilisatio­n de drogue, mais l’enquête du coroner devra se poursuivre avant que l’infor‐ mation ne soit confirmée.

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