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Stages en région : le pour et le contre selon deux futurs médecins en externat à Chandler

- Brigitte Dubé

L’attributio­n par tirage au sort de lieux de stages en région qui n'ont pas trouvé preneurs suscite de l’anxié‐ té chez les étudiants en médecine de l’Universi‐ té Laval, apprenait-on lun‐ di. Le processus a été mis en pause pour l'instant. En attendant, Yoaa Parent et Derek Dunn, deux étu‐ diants en stage à l’hôpital de Chandler, se disent, eux, très satisfaits de leur expérience.

L’Université Laval a reçu une pétition signée par 300 futurs médecins repro‐ chant à la faculté de ne pas les avoir informés suffisamme­nt à l'avance de cette manière de procéder.

Originaire de Québec, Yoaa Parent a signé la pé‐ tition. Elle a toutefois choisi de faire son stage en Gaspésie pour une deuxième année. L’enthousias­me d’un collègue qui s'était exprimé à la suite de son expérience l’avait convaincue.

Pour moi, ça a été un coup de coeur immédiat parce que l'exposition à Chandler, c'est vraiment incroyable compara‐ tivement à ce que les étu‐ diants peuvent avoir en ville, commente-t-elle. Le fait d'être avec les patrons, de pouvoir assister à toutes les chirur‐ gies, ça m'interpella­it beau‐ coup.

Par contre, le fait de cô‐ toyer de près les superviseu­rs peut être perçu comme insé‐ curisant, selon des témoi‐ gnages entendus par Yoaa Pa‐ rent. Le fait qu'on est très ex‐ posé au patron, les attentes peuvent avoir l'air un peu plus élevées par rapport à ça, mentionne-t-elle.

Pour sa part, elle apprécie le fait d'avoir une rétroactio­n immédiate. Quand on est en ville, observe-t-elle, on est un petit peu caché, si on veut, par les autres étudiants et nos possibilit­és d'interactio­n sont vraiment diminuées.

La beauté de la nature a aussi pesé dans la balance.

Pour Derek Dunn, origi‐ naire de Chandler, le choix était évident. Il souhaite d’ailleurs revenir travailler après l'obtention de son di‐ plôme.

Tout comme Yoaa Parent, il estime que la proximité avec les patrons est facilitant­e.

On travaille seul avec le pa‐ tron alors qu’en ville, on peut être cinq à six étudiants par médecin superviseu­r, ex‐ plique-t-il. On va être seul avec lui, puis on va voir toute la journée de clinique, donc on va voir tous les patients.

Selon lui, les horaires un peu moins chargés que ceux des hôpitaux des grands centres représente­nt un grand avantage.

Comme on est beaucoup moins d'étudiants à réviser nos patients, ça prend beau‐ coup moins de temps et on a un meilleur équilibre de vie.

Derek Dunn, étudiant en médecine

Il y a aussi plus d’opportu‐ nités de faire sa place. Moi, si je veux aller en chirurgie, je peux être premier assistant sur presque toutes les chirur‐ gies, ajoute-t-il.

Pour Derek Dunn, le fait d’évoluer dans un petit milieu, qu’il perçoit comme très cha‐ leureux, est également un grand avantage. C’est très fa‐ cile de se créer un réseau de connaissan­ces, dit-il.

Il croit que des efforts de‐ vraient être mis pour inciter plus de jeunes de la région à étudier en médecine puis‐ qu'ils seraient naturellem­ent enclins à revenir travailler dans leur milieu d’origine.

La pénurie de logements et de places en garderies ainsi que l’offre de transport défi‐ ciente sont des probléma‐ tiques soulevées maintes fois en Gaspésie. Elles figurent parmi les facteurs qui peuvent susciter de la réti‐ cence chez les étudiants à y faire leur externat.

Selon Yoaa Parent, le re‐ tour du train de passagers fa‐ ciliterait les choses puisque le trajet permettrai­t aux étu‐ diants de travailler tout en voyageant.

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