Un appareil portatif pour tester les drogues dures développé en Colombie-Britannique
Une équipe de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) est en train de tester une nouvelle technologie de détection de drogues et un appareil portable qu’elle a développé qui per‐ met, selon les chercheurs, d’identifier les compo‐ santes de très petites quantités de drogues.
Les chercheurs espèrent que la décriminalisation pro‐ chaine de la possession simple de petites quantités de drogue en Colombie-Britan‐ nique déstigmatisera la vérifi‐ cation des composantes de la drogue par les utilisateurs.
Tester la drogue aide les gens à connaître ce qu'elle contient afin qu'ils puissent prendre des décisions éclai‐ rées, explique Sara Guzman, une étudiante aux études su‐ périeures qui travaille au La‐ boratoire Hein de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
Des tests toxicologiques gratuits et confidentiels sont souvent offerts dans des festi‐ vals de musique ou dans des lieux de consommation de drogues.
La technologie principale utilisée pour effectuer ces tests est la spectroscopie IRTF, dit Sara Guzman, mais cette technologie est limitée car elle ne peut détecter adé‐ quatement des concentra‐ tions de drogues de moins de 5 %, ce qui est souvent le cas pour les opioïdes, affirme-telle.
Même une toute petite concentration d’une sub‐ stance comme le fentanyl peut être fatale dépendant de la tolérance de chacun. [L’ap‐ pareil portatif] va augmenter le potentiel de détection, l’effi‐ cacité et réduire les erreurs humaines.
Sara Guzman, étudiante au cycle supérieur, laboratoire Hein, Université de la Colom‐ bie-Britannique
Le Laboratoire Hein vise à ce que l’appareil puisse être utilisé d’ici la fin avril et plani‐ fie éventuellement distribuer des appareils portatifs gratui‐ tement à des sites de vérifica‐ tion des drogues et à des dis‐ tributeurs qui travaillent de concert avec des cliniques.
Urgence de santé pu‐ blique
Les dernières données du Bureau des coroners de la Co‐ lombie-Britannique montrent qu'environ 14 000 personnes sont décédées de consomma‐ tion de drogue depuis que la province a déclaré une ur‐ gence de santé publique en 2016. En 2021, le fentanyl illi‐ cite était lié à 87 % de ces dé‐ cès.
Pour lutter contre cette épidémie, la province devien‐ dra, le 31 janvier, le premier endroit au pays à lancer une expérience de décriminalisa‐ tion d'une durée de trois ans, permettant ainsi aux toxico‐ manes de 18 ans et plus d'avoir en leur possession jus‐ qu'à 2,5 grammes combinés d'opioïdes, de cocaïne, de mé‐ thamphétamine et de MDMA (ecstasy).
Avec les informations de Negin Nia