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Le maquilleur québécois de La baleine nommé aux Oscars

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Sous le poids des prothèses de Brendan Fraser, qui in‐ carne le rôle d’un obèse morbide esseulé dans le drame La baleine (The se trouve le Québé‐ cois Adrien Morot, un ma‐ quilleur d’effets visuels pro‐ lifique. L’artiste montréa‐ lais a été cité dans la caté‐ gorie des meilleurs ma‐ quillages et coiffures aux Oscars mardi.

Whale),

Dans La baleine, un pro‐ fesseur d’anglais du nom de Charlie (Brendan Fraser) tente de renouer avec sa fille, qu’il n’a pas vue depuis huit ans. Entre-temps, l’homme a été secoué par la perte de son amoureux, et s’est tourné vers la nourriture pour ou‐ blier sa douleur, au point d’at‐ teindre les 600 livres.

Afin de rendre le person‐ nage crédible crédible, Adrien Morot, qui a oeuvré sur plus de 100 films, dont M3GAN, a conçu avec son équipe un en‐ semble de prothèses pesant plus de 200 livres.

Dans une entrevue accor‐ dée à Radio-Canada peu avant sa nomination, l’artiste de maquillage a expliqué avoir opté pour la lourdeur du silicone plutôt que pour la légèreté de la mousse à la de‐ mande du réalisateu­r Darren Aronofsky, qui voulait que tout soit le plus authentiqu­e possible.

C’était impossible à porter. On a été obligé de fabriquer un harnais pour Brendoan, qu’il portait sur les épaules afin de répartir le poids sur son corps.

Adrien Morot

Brendan Fraser, qui avait droit à des prothèses plus lé‐ gères pour les scènes où son corps était peu apparent, a toujours choisi de porter les plus lourdes. Ça l’aidait à in‐ carner le personnage, croit Adrien Morot. Ce dernier sou‐ tient d’ailleurs que l’acteur a été un amour tout au long du tournage.

Adrien Morot s’est toute‐ fois heurté à un autre défi : la pandémie. Comme Brendan Fraser ne pouvait pas se rendre à son atelier, il a dû se baser sur une modélisa‐ tion 3D de l’homme réalisée à partir de numérisati­ons faites dans son entrée de garage de l’État de New York.

Malgré ces embûches, le spécialist­e d'effets visuels n’a que des éloges pour son mé‐ tier. Ça incorpore un peu tout [de l’art]. Ça incorpore la sculpture, ça incorpore la peinture. C’est essayer de faire une copie parfaite de la réali‐ té, explique-t-il.

Rien ne le rend plus heu‐ reux que de voir ses pro‐ thèses prendre vie après des mois de travail. C’est vraiment le syndrome de Geppetto [le créateur de Pinocchio, NDLR], dit-il en riant.

Il s’agit d'une deuxième nomination aux Oscars pour l’artiste québécois. En 2011, il avait été cité pour son travail dans le film canadien Le monde de Barney.

Ce texte a été rédigé à partir d’une entrevue de Re‐ né Homier-Roy, animateur de l’émission Culture club.

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