Cinq questions pour comprendre les avalanches meurtrières dans l’Ouest canadien
De nombreux avaient prédit une saison d'avalanche particulière‐ ment dangereuse dans l'Ouest canadien, où cinq personnes ont été tuées depuis début janvier. Por‐ trait de la situation en cinq questions. À quel point la situation est-elle différente des autres années?
Selon Avalanche Canada, 10 personnes perdent la vie en moyenne chaque année au pays dans une avalanche.
Or, le faible manteau nei‐ geux qui recouvre les mon‐ tagnes de l’Ouest est compa‐ rable à celui de 2003, qui avait coûté la vie à 29 personnes dans l’Ouest du pays, dont une majorité en Colombie-Bri‐ tannique.
Ce manteau neigeux est très inhabituel et imprévisible, affirme Ryan Buhler, prévi‐ sionniste chez Avalanche Ca‐ nada.
Pourquoi le manteau neigeux est-il dangereux?
Au début du mois de jan‐ vier, Avalanche Canada avait signalé que le manteau nei‐ geux était inhabituellement fragile cette saison et pourrait être plus sujet aux avalanches destructrices, en Alberta comme en Colombie-Britan‐ nique.
De plus, des couches pro‐ fondes ne permettent pas de détecter les indices d’instabili‐ té, explique Ryan Buhler. En revanche, malgré le manque d’indices, le risque de déclen‐ chement de grosses ava‐ lanches par intervention hu‐ maine est élevé, prévient-il.
Combien de temps pour‐ raient durer ces conditions dangereuses?
Avalanche Canada prévoit que ces conditions persiste‐ ront pendant tout l’hiver dans certaines régions.
Pour que la situation s’améliore, il faudrait des se‐ maines de températures chaudes persistantes pour faire fondre et diminuer suffi‐ samment le manteau nei‐ geux, explique Pascal Haegeli, chercheur en sécurité des avalanches à l'Université Si‐ mon Fraser.
Cela ne risque pas de sur‐ venir avant le printemps, pré‐ cise-t-il.
Où peuvent survenir les avalanches?
Des avalanches peuvent survenir partout où la pente est assez raide. La majorité se produit dans des angles entre 35 et 45 degrés.
Ces dix dernières années, environ 73 % de tous les dé‐ cès liés à des avalanches au Canada ont eu lieu en Colom‐ bie-Britannique, selon le gou‐ vernement provincial.
Comment faire pour res‐ ter en sécurité?
Avalanche Canada et le gouvernement de la Colom‐ bie-Britannique exhortent les randonneurs et les skieurs à faire preuve de prudence s’ils décident de se rendre en ter‐ rain avalancheux. Même les professionnels doivent être prudents cette saison, fait va‐ loir Ryan Buhler.
Chaque membre d’un groupe d’excursion en arrièrepays doit posséder le matériel nécessaire, comme un détec‐ teur de victime d’avalanche, une pelle et une sonde, et avoir suivi la formation néces‐ saire pour l’utiliser.
Échelle publique nordaméricaine de risque d'ava‐ lanche Extrême (5) :
Les ava‐ lanches naturelles et les dé‐ clenchements par interven‐ tion humaine sont certains; des avalanches, variant de grosses à très grosses, sont à prévoir dans de nombreux secteurs; tous les terrains ava‐ lancheux doivent être évités.
Élevé (4) : Les conditions avalancheuses sont très dan‐ gereuses et les déplacements en terrains avalancheux ne sont pas recommandés.
(3) Les avalanches naturelles sont possibles et les déclenche‐ ments par intervention hu‐ maine sont probables. Il faut faire preuve d'une grande prudence dans le choix d'iti‐
Considérable :
néraire.
Modéré (2) De petites avalanches localisées ou de grosses avalanches dans des secteurs isolés peuvent surve‐ nir.
Faible (1) : Les conditions avalancheuses sont générale‐ ment considérées comme sé‐ curitaires, mais des ava‐ lanches peuvent tout de même être déclenchées sur des reliefs de terrains isolés, ou en terrain extrême.
Avec des informations de Rhianna Schmunk