ArriveCAN : l’application atterrit devant les tribunaux
Le gouvernement fédéral a reconnu avoir imposé l’uti‐ lisation de l’application Ar‐ riveCAN, même s’il savait que la fonction de langue d’affichage était défec‐ tueuse ou inexistante pen‐ dant 18 mois sur les appa‐ reils iPhone, a appris RadioCanada.
Dans un rapport qui n’avait pas encore été rendu public, le commissaire aux langues officielles affirme que l'application a brimé les droits linguistiques des Canadiens.
Le litige se trouve mainte‐ nant devant la Cour fédérale, où le gouvernement devra ex‐ pliquer sa gestion de l’applica‐ tion. Mise en ligne en avril 2020, ArriveCAN servait à en‐ registrer la preuve de vaccina‐ tion contre la COVID-19 de tous les voyageurs voulant entrer ou revenir au Canada.
Le plaignant à l’origine de cette cause, Darius Bossé, af‐ firme qu’Ottawa n’aurait pas dû imposer l’utilisation de l’application tout en connais‐ sant les problèmes liés à la langue d’affichage. Voulant entrer au Canada à partir des États-Unis à l’été 2021, M. Bos‐ sé a utilisé une version an‐ glaise de l’application qui ne permettait pas de passer à une version en français.
Lorsqu'on m'exige de faire des déclarations personnelles, sur mon état de santé et em‐ placement physique, bien pour moi c'est absolument important que la communica‐ tion avec l'État canadien puisse se passer dans la langue officielle de mon choix.
Darius Bossé, avocat et ré‐ sident d'Ottawa
Une lingue application uni‐
Les problèmes de langue de l’application ont commen‐ cé dès son lancement en 2020, selon des documents déposés par Ottawa devant la Cour fédérale.
À cette époque, la version pour iPhone permettait aux voyageurs de choisir une langue d’affichage, mais cette fonction était défaillante parce qu’elle ne respectait pas systématiquement la langue choisie par l’utilisateur, selon un affidavit du gouvernement fédéral.
De plus, la préférence lin‐ guistique n’était pas toujours prise en considération par les lecteurs d’écran, qui sont es‐ sentiels aux usagers ayant des besoins particuliers.
Le gouvernement a admis devant la Cour qu’il a tout simplement décidé de suppri‐ mer la fonction de langue en décembre 2020.
Les utilisateurs se voyaient alors imposer une version de l’application selon la langue d’exploitation de leur télé‐ phone cellulaire, sans direc‐ tives claires pour la changer au besoin.
Il a fallu attendre jusqu’en août 2021 – après la plainte de Darius Bossé – pour que le gouvernement offre des expli‐ cations plus claires pour chan‐