Radio-Canada Info

Masham perd son unique épicerie

- Quiétude

Après plus de 40 ans de bons et loyaux services, l’épicerie Alimentati­on Pi‐ lon ferme définitive­ment ses portes ce dimanche. Dans la communauté de Masham, à La Pêche, en Outaouais, les citoyens at‐ tristés s'inquiètent de la fermeture du seul établis‐ sement du genre dans le secteur.

L’épicerie Alimentati­on Pi‐ lon avait ouvert ses portes en 1980, mais le temps est à présent venu de passer à autre chose et de profiter en famille pour la gérante de l’établissem­ent, Carole Pilon. C’est un commerce familial, nous avons pris la décision en famille, tient-elle à préciser.

Ce 29 janvier 2023 s'inscrit ainsi comme le point final d’une histoire commencée par le propriétai­re actuel de cette épicerie, Lucien Pilon, il y a plus de quatre décennies.

Plusieurs raisons sont à l’origine du choix de la famille Pilon, parmi lesquelles l'âge avancé des propriétai­res.

[Nous travaillon­s] sept jours par semaine, 365 jours par année, excepté cinq jours de vacances, explique le pro‐ priétaire, qui avoue être parti‐ culièremen­t fatigué après toutes ces années.

La gérante cite de plus la pénurie de main-d'oeuvre comme une des causes qui ont mené à cette fermeture, tout comme la pandémie, qui aurait, quant à elle, directe‐ ment affecté les finances de cet établissem­ent familial.

Lorsqu’on est une petite entreprise, qu’un client rentre chez nous, qu’on n'a pas le produit qu’il désire et qu’on l’envoie à notre concurrent, [...] on ne peut pas faire ça longtemps.

Carole Pilon, gérante de l’Alimentati­on Pilon

Le manque d'approvisio­n‐ nement causé par la restric‐ tion des activités due à la pan‐ démie serait ainsi responsabl­e d’une baisse de la variété des produits de l’épicerie, cela ayant poussé les clients vers les concurrent­s.

Entre tristesse et in‐

Le maire de La Pêche, Guillaume Lamoureux, s'est dit attristé par la fermeture de l'Alimentati­on Pilon, même s’il comprend la situation. C’est une épicerie de quartier, c’est une institutio­n à La Pêche, donc cela nous fait de la peine, c’est clair.

Fidèle client de l’épicerie depuis presque 15 ans, Doug Parker pense de son côté que cette fermeture va exercer une forte pression sur la com‐ munauté de Masham. En ef‐ fet, il s'agissait de la seule épi‐ cerie dans le secteur.

Pour lui, l’ouverture du su‐ permarché de Farm Point, à Chelsea, a joué un rôle non négligeabl­e dans la dégrada‐ tion de la situation financière de l’épicerie familiale évoquée par Mme Pilon.

M. Lamoureux souligne également la difficulté des pe‐ tites entreprise­s à affronter la situation économique ac‐ tuelle. Tout comme la famille Pilon, il estime de plus que la pénurie de personnel et les difficulté­s liées à l'approvi‐ sionnement sont en cause.

Les résidents de cette communauté devront main‐ tenant parcourir plus de 20 ki‐ lomètres aller-retour pour faire leur épicerie. M. Parker en déduit qu’il faudra désor‐ mais additionne­r le prix du carburant à ceux des aliments sur la facture.

De son côté, le maire de La Pêche assure être conscient à la fois des difficul‐ tés subies par les citoyens et de la nécessité de repenser leurs habitudes de vie à la suite de cette fermeture. Il es‐ time toutefois que la munici‐ palité est chanceuse du fait de sa proximité avec certains centres commerciau­x.

Le maire espère que cette situation sera temporaire. Il fait d’ailleurs remarquer que si certains commerces ferment dans la municipali­té, d’autres ouvrent ou sont repris.

Mme Pilon souligne finale‐ ment sa peine en ce qui concerne la fermeture de son épicerie. C’est sûr que nous ai‐ mons travailler ici, nous ai‐ mons nos clients. Ils vont nous manquer.

Avec les informatio­ns de Mohamed Tiéné

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