Violence dans les écoles : forte augmentation des cas rapportés au Québec
L’année dernière, des centres de services sco‐ laires du Québec ont décla‐ ré deux fois plus de gestes violents qu’en 2018-2019, soit avant la pandémie. Face à ces données « très préoccupantes », le Parti li‐ béral du Québec (PLQ) de‐ mande au gouvernement de faire un examen appro‐ fondi de la situation.
Je vois les chiffres et je suis troublée, lance la porte-parole libérale en matière d’éduca‐ tion, Marwah Rizqy. Au Centre de services scolaire des MilleÎles, dans les Basses-Lauren‐ tides, les cas de violence com‐ pilés sont passés de 2516, il y a quatre ans, à plus de 4000, l’année dernière.
Au Centre de services sco‐ laire des Affluents, dans La‐ naudière, les cas rapportés de violence physique et verbale ont plus que doublé au cours de cette même période, pas‐ sant de 757 à plus de 2000. Il s’agit d’une hausse de 164 %.
Une augmentation compa‐ rable (141 %) s’est produite dans les cas rapportés au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin. À peine plus de 400 gestes de violence ont été enregistrés en 20182019 comparativement à 979 l’an dernier.
C’est Marwah Rizqy ellemême qui a obtenu ces don‐ nées grâce à la loi sur l’accès aux documents des services publics, après avoir été ébran‐ lée par les reportages de di‐ vers médias faisant état de violence dans les écoles du Québec, ces derniers mois.
Une fois que j’ai reçu les ré‐ ponses, clairement, ça se tra‐ duit dans les données. Il y a vraiment une montée d’actes de violence dans nos écoles.
Marwah Rizqy, porte-pa‐ role du PLQ en matière d'édu‐ cation
Visiblement inquiète, Mme Rizqy demande à Commission de la culture et de l’éducation à l’Assemblée nationale de se doter d’un mandat d’initiative afin de mener des consulta‐ tions auprès d’acteurs clés du réseau scolaire. À son avis, le gouvernement Legault ne peut pas refuser la tenue d’un tel exercice.
Ce n'est pas le temps de faire de la partisanerie. C'est très troublant, ce qui se passe. Nous devons aller au fond des choses. On doit comprendre qu'est-ce qui se passe dans nos écoles, ditelle.
Disparités dans les sta‐ tistiques
Le Centre de services sco‐ laire de la Beauce-Etchemin invite néanmoins à la pru‐ dence, car malgré les statis‐ tiques alarmantes, les cas de violence n’auraient pas vérita‐ blement plus que doublé dans ses établissements.
Ce n'est pas vrai, ce n'est pas la réalité, prévient la direc‐ trice adjointe des services éducatifs, Catherine Giguère.
La manière de compiler les actes de violence et d’intimi‐ dation a été modifiée l’année dernière, indique Mme Gi‐ guère, car l’ancienne méthode n’était pas très conviviale, ce qui pouvait mener à une sous-déclaration.
Désormais, tout événe‐ ment jugé violent ayant en‐ traîné un manquement et une communication aux pa‐ rents est recensé. Les écoles transmettent ensuite leurs statistiques au centre de ser‐ vices scolaire.
À titre comparatif, le Centre de services scolaire de la Capitale recense seulement les événements violents qui ont fait l’objet d’un rapport de plainte au secrétariat général. Pour ce faire, ils doivent cor‐ respondre en tous points à la définition de la violence ins‐ crite dans la Loi sur l’instruc‐ tion publique.
Est-ce qu'il y a eu manifes‐ tation de force? Est-ce que ç'a été exercé intentionnelle‐ ment? Est-ce que ça a pour ef‐ fet d'engendrer des senti‐ ments de détresse, de léser, de blesser ou d'opprimer? Est-ce qu'on est en situation où on s'attaque à son intégri‐ té, à son bien-être psycholo‐ gique ou à ses droits?
Hélène Laberge, directrice adjointe aux services éduca‐ tifs au Centre de services sco‐ laire de la Capitale
Avec cette définition très précise, le Centre de services scolaire de la Capitale a recen‐ sé moins d’une quarantaine de cas de violence dans ses écoles secondaires et moins d’une vingtaine dans ses écoles primaires, l’an dernier.
La directrice adjointe aux services éducatifs, Hélène La‐ berge, assure néanmoins que