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Gatineau envisage des changement­s majeurs dans sa manière de collecter les déchets

- Gaëlle Kanyeba

Tandis que son contrat avec l'entreprise Deriche‐ bourg se termine en mai 2024, la Ville de Gati‐ neau envisage des change‐ ments importants dans sa manière de collecter les matières résiduelle­s, afin, explique-t-elle, de faire face aux réalités du mar‐ ché.

En comité plénier devant les élus de Gatineau mardi, les dirigeants de la Ville ont indi‐ qué qu'ils souhaitent, par exemple, abolir la collecte sys‐ tématique d’encombrant­s tels que les fauteuils ou congéla‐ teurs. Elle sera faite unique‐ ment sur demande.

Les citoyens devront s’ins‐ crire en ligne, pour une col‐ lecte qui aura lieu au maxi‐ mum neuf fois par année.

Il pourrait aussi être inter‐ dit de mettre des sacs de pa‐ pier ou encore des conte‐ nants sur le bord de la rue. Seulement les bacs à rou‐ lettes réglementa­ires seront admis.

Les sacs de papier pour les résidus verts ne seraient maintenant ramassés que deux fois au printemps et trois fois à l'automne, pour une limite de 20 sacs par rési‐ dence, à chaque collecte. Seuls des bacs à roulettes se‐ ront autorisés pour les autres périodes de l'année.

Les arbres de Noël ne se‐ raient, quant è eux, ramassés qu’une fois par année au lieu des deux collectes habituelle­s.

Pour l’environnem­ent, mais aussi pour les soumis‐ sionnaires

Pendant le comité plénier, la directrice de l’environne‐ ment à la Ville de Gatineau, Chantal Marcotte, a mis de l'avant le fait que le métier d’éboueur fait face à plusieurs enjeux qui nuisent à la livrai‐ son de services aux citoyens, dont le problème de recrute‐ ment et de rétention du per‐ sonnel.

Ensuite, les collecteur­s sont confrontés à une situa‐ tion inédite de la rareté de ca‐ mions neufs, ce qui a des ré‐ percussion­s sur le processus d’approvisio­nnement.

Par conséquent, afin de rendre son offre plus allé‐ chante, en plus de changer sa méthode de collecte, la Ville souhaite assouplir les condi‐ tions de contrat pour attirer un plus grand nombre des soumission­naires potentiels.

La Ville propose, par exemple, d'abolir l'exigence qu’ont les éboueurs d’avoir des camions neufs.

Il pourrait ne pas y avoir [le camion] au premier jour du contrat, puis en cours de route, il change, suggère Mme Marcotte.

Pour la directrice de l’envi‐ ronnement, il est important de s’adapter aux réalités du marché.

D’après elle, cela permettra une stabilité pour les soumis‐ sionnaires , en plus d’une pré‐ visibilité.

Collecte automatisé­e

La Ville souhaite égale‐ ment introduire la collecte à chargement latérale à Gati‐ neau. Cette méthode consiste à décharger de manière auto‐ matisée le contenu des bacs dans le camion de ramassage.

Cette initiative répondra, selon la directrice de l'environ‐ nement de la Ville, à la pénu‐ rie de main-d'oeuvre, car un chauffeur, à lui seul, pourrait collecter les bacs roulants. Par conséquent, Mme Marcotte pense que cela pourrait amé‐ liorer la fiabilité des services, entre autres.

Dans les camions qui cir‐ culent actuelleme­nt, il y a quand même un enjeu de re‐ crutement de travailleu­rs. Il faut faire la collecte latérale comme dans d’autres villes comme Lévis et Québec, a fait valoir, pour sa part, la mai‐ resse de Gatineau, France Bé‐ lisle.

D'autres options souhai‐ tées

À la fin du comité plénier, certains conseiller­s avaient plus de questions que de ré‐ ponses. Certains d'entre eux souhaitent que le Comité exé‐ cutif de la Ville étudie d'autres options potentiell­es avant de faire son appel d'offres.

C'est un changement de culture que l’on demande aux Gatinois. Maintenant, on leur dit que c’est mieux pour leur terrain de laisser les feuilles. Mais il n’y a pas si longtemps, on ne disait pas ça. Alors, la résistance de certains ci‐ toyens, je la comprends. Le monsieur qui a 120 sacs de feuilles, si on en prend que 20, il va faire quoi avec son 100 sacs de feuilles? Est-ce qu’il y a un endroit à Gatineau où on va la recycler? ques‐ tionne la conseillèr­e du dis‐ trict de l'Orée-du-Parc, Isa‐ belle N. Miron.

Pour le conseiller du dis‐ trict de Masson-Angers, Mario Aubé, il faut absolument que la Ville ait un plan clair pour s'assurer qu'il y en ait pas par‐ tout par-ci par-là, dit-il.

Qu'est-ce qu'on fait avec la personne qui dit : "Moi, je ne m'inscrirai pas, c'est trop com‐ pliqué d'appeler le 311 pour qu'ils viennent chercher mon divan"? s'interroge-t-il.

De son côté, Mme Bélisle pense que la communicat­ion sera la clé afin de sensibilis­er les Gatinois à adopter de nou‐ velles habitudes.

Avec les informatio­ns de Nathalie Tremblay

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