Un collectif demande à nouveau un accès aux services de sages-femmes pour tout le Québec
Des organisations qui mi‐ litent pour l’accès aux ser‐ vices de sages-femmes dans l'Est-du-Québec de‐ mandent une rencontre avec le ministre de la San‐ té, Christian Dubé.
Ces regroupements reven‐ diquent que les régions du Québec aient un accès égal à ce service.
Les collectifs Accès sagefemme Baie-des-Chaleurs et Côte-de-Gaspé, Naître à la mère des Îles-de-la-Madeleine et le Comité de parents de la
Maison des naissances Co‐ lette-Julien de Mont-Joli s'unissent sur ce sujet avec Objectif Sages-Femmes de l'Abitibi-Témiscamingue et À la Source Sept-Îles et Port-Car‐ tier.
On est plusieurs régions, dans les derniers mois, qui ont présenté des projets au ministère. Ça fait qu’il y a une dynamique, explique Caro‐ line Hamelin, porte-parole du Collectif Accès Sage-Femme Baie-des-Chaleurs.
En région, on veut avoir les mêmes soins qu’ailleurs. C’est une question d’équité.
Caroline Hamelin, porteparole du Collectif Accès SageFemme Baie-des-Chaleurs
Le collectif souhaite que le ministre reconnaisse son rôle dans le développement et le financement de ce type ser‐ vice.
Cette demande inclut la mise en place de lieux de nais‐ sance en dehors des centres hospitaliers et l’autonomie des communautés à définir elles-mêmes leurs besoins.
Si on avait ces lieux de naissance, à terme, il y aurait des économies qui seraient réalisées, soutient Caro‐ line Hamelin. C’est dans la même lignée que les soins à domicile.
Caroline Hamelin précise que l'organisme féministe na‐ tional de défense collective des droits des femmes et des personnes enceintes, le Groupe MAMAN soutient le collectif dans cette demande.
Le collectif avait déjà de‐ mandé une rencontre avec le ministre Dubé en 2022.
Avec les informations de Véronique St-Onge
de perdre en moyenne six vies chaque jour, et de nom‐ breuses autres personnes su‐ bissent de graves consé‐ quences sur leur santé en rai‐ son de l'approvisionnement imprévisible et non réglemen‐ té en drogues, déplore dans un communiqué la coroner en chef de la Colombie-Britan‐ nique, Lisa Lapointe.
Vancouver, Surrey et le Grand Victoria ont connu le plus grand nombre de décès l’an dernier, bien que le Ser‐ vice des coroners indique qu’aucune région de la pro‐ vince n'a été épargnée.
Dans la majorité des cas (82 %), du fentanyl a été dé‐ tecté, seul ou associé à d'autres drogues.
Le rapport ajoute que 70 % des victimes en 2022 étaient âgées de 30 à 59 ans, et 79 % d’entre elles étaient des hommes.
Par ailleurs, la grande ma‐ jorité des décès (84 %) sont survenus à l’intérieur de rési‐ dences, tandis que 15 % se sont produits à l’extérieur, c’est-à-dire dans des véhi‐ cules, dans la rue ou dans un parc.
Des pistes de solution déjà proposées
Ces décès sont évitables, insiste Lisa Lapointe. Les don‐ nées toxicologiques confirment que l'offre de drogues en Colombie-Britan‐ nique est de plus en plus vola‐ tile et met la vie en danger.
Lors d’un point de presse, mardi, Lisa Lapointe a réitéré les recommandations faites par des comités d’experts en 2017 et en 2022 pour ré‐ duire le nombre de décès pro‐ voqués par des drogues illi‐ cites en Colombie-Britan‐ nique : garantir un approvi‐ sionnement en drogues sécu‐ ritaires, mettre en place une stratégie provinciale coordon‐ née et assurer un continuum de soins pour les personnes qui consomment ces sub‐ stances.
Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité pour la province de réglementer et de supervi‐ ser les programmes de traite‐ ment pour s'assurer qu'ils fournissent les soins dont les patients ont besoin et que les résultats soient étroitement surveillés et évalués.
En janvier 2023, de grandes lacunes subsistent dans tous ces domaines. Alors que nous continuons à subir d'importantes pertes de vies à travers la province, ces re‐ commandations restent perti‐ nentes et leur mise en oeuvre est un besoin urgent, a-t-elle affirmé.
Une crise qui fait de nombreuses victimes
Le codirecteur médical du Centre des substances de la Colombie-Britannique (BCC‐
SU), le Dr Paxton Bach, a aussi précisé que la crise des sur‐ doses fait beaucoup plus de victimes dont on entend peu parler.
Pour chaque décès, il y a 10 autres personnes qui su‐ bissent des surdoses non mortelles, des infections ou de nombreuses autres consé‐ quences [d'un problème d'ap‐ provisionnement en drogues sécuritaires], a-t-il expliqué.
Il souhaite que la province adopte une approche de soins plus coordonnée.
De son côté, la médecinhygiéniste en chef par intérim pour la régie de la santé des Premières Nations, la Dre Nel Wieman, a souligné que les Autochtones, principalement des femmes, continuent d'être touchés de manière dis‐ proportionnée par la crise des surdoses en Colombie-Britan‐ nique.
Bien que les Premières Na‐ tions ne représentent que 3,2 % de la population provin‐ ciale, elles comptent plus de 15 % de tous les décès dus à des drogues toxiques dans la province en 2021 et au cours du premier semestre de 2022, regrette-t-elle.
Elle espère que cette crise recevra le niveau de priorité qu'elle mérite de la part du gouvernement.
La province dit travailler pour améliorer les soins
En réponse à ces données, la ministre de la Santé men‐ tale et des Dépendances de la Colombie-Britannique, Jenni‐ fer Whiteside, affirme que le gouvernement travaille d'ar‐ rache-pied pour mettre en place un système de soins complet en matière de santé mentale et de toxicomanie.
Il ne fait aucun doute que les données sont boulever‐ santes et tragiques pour les familles et les communautés.
Jennifer Whiteside, mi‐ nistre de la Santé mentale et des Dépendances de la C.-B.
Nous voulons nous assu‐ rer que lorsque les gens prennent la décision impor‐ tante de demander de l'aide, des services sont disponibles pour les aider à chaque étape de leur parcours, a-t-elle affir‐ mé lors d'un point de presse.
Elle précise que le gouver‐ nement continue d’ajouter des services et d’améliorer le système de traitement et de rétablissement dans la pro‐ vince, notamment en aug‐ mentant le nombre de nou‐ veaux lits pour soigner les consommateurs de sub‐ stances ou l’accès à des consultations psychologiques abordables.
Jennifer Whiteside admet cependant que le gouverne‐ ment doit en faire plus pour obtenir de meilleures don‐ nées, afin de mieux évaluer les soins offerts et leur impact pour réellement s'attaquer à la crise. Le travail est en cours, assure-t-elle.
La décriminalisation, une étape parmi d’autres
Ce rapport survient alors que la possession de petites quantités de drogues dures n’est plus considérée comme une infraction criminelle en Colombie-Britannique.
À partir du 31 janvier 2023, pour une durée de trois ans, les adultes qui possèdent jus‐ qu'à 2,5 grammes d'opioïdes, de méthamphétamine, de MDMA ou de cocaïne ne se‐ ront ni arrêtés ni accusés en Colombie-Britannique, et leurs drogues ne seront pas saisies.
Il s'agit d'un changement historique et incroyablement important
Lisa Lapointe, coroner en chef de la Colombie-Britan‐ nique
Ce changement reflète une évolution de la marginali‐ sation et de la stigmatisation des consommateurs de drogues vers la reconnais‐ sance qu'il s'agit de per‐ sonnes que nous apprécions et dont nous nous soucions, a affirmé Lisa Lapointe.
Selon le Service des coro‐ ners, au moins 11 171 décès sont liés aux drogues illicites depuis que la Colombie-Bri‐ tannique a déclaré l’état d’ur‐ gence sanitaire, en avril 2016.