Radio-Canada Info

Un autobus du Mouvement Desjardins est boudé en Haute-Côte-Nord

- Charles-Étienne Drouin

Le service de navette de la Caisse Desjardins, qui relie Les Bergeronne­s et le siège social régional de la Caisse aux Escoumins, n’a attiré aucun utilisateu­r jusqu’à présent. C'est ce que confirme la Caisse popu‐ laire Desjardins du Sague‐ nay–Saint-Laurent (CPD‐ SSL).

En raison de la fermeture du centre de services Desjar‐ dins des Bergeronne­s au dé‐ but de l’année, ce transport est l’une des solutions de re‐ change de la coopérativ­e pour desservir ses quelque 500 membres de la Municipa‐ lité.

Cette navette est dispo‐ nible depuis le 12 janvier. Mais plusieurs citoyens boudent le service. Ils dénoncent notam‐ ment qu’il soit offert seule‐ ment les jeudis chaque se‐ maine.

La mairesse des Berge‐ ronnes, Nathalie Ross, consi‐ dère que le service de navette n’est pas adapté aux besoins de la communauté.

On ne va pas prendre l’au‐ tobus, qui va nous prendre au minimum une heure de notre temps [pour faire l’aller-re‐ tour]. Avant, ça nous prenait 15 minutes et on le faisait sur les heures de travail. Il y a une différence dans la qualité de vie, lance-t-elle.

Quand l’on n'est pas d’ac‐ cord avec la fermeture, on ne prend pas la petite solution de rechange [de prendre l’au‐ tobus].

Nathalie Ross, mairesse des Bergeronne­s

Nathalie Ross réclame le retour du centre de services Desjardins dans la région.

Une résidente des Berge‐ ronnes, Maëlys Glon, a égale‐ ment dénoncé cette situation sur les réseaux sociaux. Sa capsule vidéo a connu un franc succès.

Cette vidéo n’était pas du tout préparée. Un matin vers 9 h ou 9 h30, j'ai vu l’autobus jaune. Il était garé à notre église. J'ai trouvé ça tellement absurde que j'ai senti le be‐ soin de faire cette vidéo, ra‐ conte-t-elle.

Une pétition avec 637 si‐ gnatures

À l'automne dernier, la mairesse des Bergeronne­s avait demandé à plusieurs ci‐ toyens de formuler une plainte auprès de Desjardins pour garder ouvert le centre de services. L’appel pour effec‐ tuer des démarches ci‐ toyennes a été entendu de plusieurs.

Une pétition pour récla‐ mer le maintien de Desjardins dans la Municipali­té a d'ailleurs été déposée à la fin du mois de décembre auprès de la coopérativ­e.

Le document aurait reçu 637 signatures en l’espace de dix jours, selon Nathalie Ross.

La Caisse populaire Desjar‐ dins du Saguenay–SaintLaure­nt, comptait, à la fin de 2021, 6837 membres.

L’un des instigateu­rs de la pétition, Jacques Gagné, considérai­t que cette dé‐ marche aurait pu peser dans la balance décisionne­lle de Desjardins.

Ce document ne peut tou‐ tefois pas obliger légalement la coopérativ­e à revenir sur sa décision de fermer le centre de services.

Cette décision appartient aux membres du conseil d’ad‐ ministrati­on de la Caisse po‐ pulaire Desjardins du Sague‐ nay–Saint-Laurent.

Chaque caisse est auto‐ nome. C'est le conseil d’admi‐ nistration qui a le pouvoir. Si l'on veut faire un change‐ ment, il faut rentrer au conseil d'administra­tion. Il faut ren‐ trer des gens au conseil d'ad‐ ministrati­on pour faire en sorte de conserver nos points de service à travers la région et partout ailleurs au Québec, explique Jacques Gagné.

Jacques Gagné espère que des membres de la Caisse Desjardins, qui résident aux Bergeronne­s, vont tenter de se joindre au conseil d’admi‐ nistration dès que possible.

Le directeur général de la CPDSSL, David Harrisson, in‐ dique que la navette est maintenue pour l’instant, mais qu’une analyse de son utilisatio­n sera réalisée à moyen terme.

Cette fermeture aux Ber‐ geronnes n’est pas un phéno‐ mène nouveau.

Selon des chiffres de la Caisse Desjardins, en 2019, la coopérativ­e comptait 887 centres de services à travers le Canada. En 2021, il y en avait 790.

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