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À l’annonce de son arrivée à Ottawa, une nouvelle médecin attire des milliers de patients

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Une clinique d’Ottawa, le centre médical de South‐ bank, a laissé une affiche sur sa porte, informant qu’elle acceptait de nou‐ veaux patients. La photo s’est retrouvée sur les ré‐ seaux sociaux. Résultat : la clinique a reçu des milliers d’appels et de nombreux vi‐ siteurs.

Je ne peux pas vous dire si on va pouvoir vous rappeler. Cela peut prendre une se‐ maine, quelques semaines ou quelques mois, a expliqué une infirmière à deux hommes qui faisaient la file mardi soir. Au passage, elle leur a souhaité bonne chance.

La Dre Paule Davilmar vient d’emménager dans la ré‐ gion en provenance du Nou‐ veau-Brunswick. Elle va ouvrir sa pratique familiale le 21 fé‐ vrier. Chose certaine, elle ne manquera pas de travail.

La foule a commencé à se présenter vendredi au centre médical de Southbank. Il y avait également une file d’en‐ viron 50 personnes autour du bâtiment, lundi matin.

L’administra­trice de bu‐ reau, Debbie Walsh, travaille à la clinique depuis 18 ans. Elle n’avait jamais vu une de‐ mande aussi élevée. Les télé‐ phones sonnaient comme des fous. Les courriels ren‐ traient. Je me demandais ce qui se passait, a raconté celle qui n’était pas au courant que l’arrivée de la Dre Davilmar avait été annoncée.

En une journée, lundi, le personnel de la clinique a dis‐ tribué 450 nouveaux formu‐ laires de patients. Debbie Walsh dit avoir reçu 1500 courriels cette journéelà. Selon ses estimation­s, envi‐ ron 3000 personnes ont tenté de communique­r avec la cli‐ nique depuis dimanche.

C'est tellement triste que ces patients soient sans mé‐ decin, a déploré Debbie Walsh.

L’une des copropriét­aires de la clinique, le Dr Anees Khan, a mentionné que la Dre Davilmar allait décider elle-même du nombre de nouveaux patients qu’elle ac‐ ceptait de prendre.

Le réel problème der‐ rière la folie

Cette folie s’explique par le fait qu’environ 150 000 Otta‐ viens n’auraient pas accès à des soins primaires réguliers. Ce besoin s’est accru avec l’ar‐ rivée récente d’immigrants, qui ont particuliè­rement du mal à trouver des soins pri‐ maires. Selon la médecin chef en santé publique de Santé publique Ottawa (SPO), la Dre Vera Etches, Ottawa échoue à répondre à leurs be‐ soins à cet égard.

Le Dr Khan a affirmé que la clinique est en mode recrute‐ ment perpétuel pour complé‐ ter l’équipe de médecins et pouvoir mieux répondre à la demande. Elle a même attiré des médecins du RoyaumeUni, il y a quelques années. Ces derniers ne sont pas res‐ tés bien longtemps, car ils n’aimaient pas le système de santé ou les hivers du Cana‐ da.

Le copropriét­aire de la cli‐ nique estime que le ministère de la Santé de l’Ontario de‐ vrait subvention­ner le loyer ou encore les salaires dans les petites entreprise­s comme la sienne. Il suggère aussi de re‐ cruter davantage de méde‐ cins à l’étranger dont les titres de compétence­s peuvent être vérifiés.

Je pense que c’est faisable. Tout ce que ça prend, c’est du courage. Les patients ne se‐ raient donc plus pris en otage.

Avec les informatio­ns de Joseph Tunney, de CBC News

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