Un autre médecin quitte ses fonctions à Hearst
Un autre médecin quitte la clinique de santé familiale Nord-Aski de Hearst, qui vient aggraver la pénurie de personnel dans la ville d’environ 5000 habitants.
Le docteur Richard Cla‐ veau quittera son poste en juillet en tant que médecin de famille et obstétricien.
Il s’agit d’un deuxième mé‐ decin qui quitte ses fonctions dans la région depuis le mois d’octobre.
La Dre Nicole Ranger, elle aussi de la clinique de santé familiale Nord Aski, quitte son poste en février, afin de se rapprocher de sa famille dans la région du Grand Sudbury.
À partir du mois de juillet, il y aura donc seulement 4 mé‐ decins et une médecin rési‐ dente au service de la com‐ munauté de Hearst.
Selon la Dre Marjolaine Tal‐ bot-Lemaire, qui est médecin de famille dans la région, la si‐ tuation est préoccupante, car les patients orphelins ne peuvent pas trouver de soins.
Elle souligne que Hearst perd son seul obstétricien.
Les patientes de la com‐ munauté seront obligées de parcourir les 100 km qui les séparent de Kapuskasing pour les services d'obsté‐ trique, incluant les accouche‐ ments.
La communauté a accueilli une nouvelle infirmière-prati‐ cienne pendant le mois de dé‐ cembre.
Selon Dre Talbot-Lemaire, cette nouvelle personne est primordiale pour la stabilité des ressources en santé.
Mais elle soutient que ce poste ne peut pas remplacer celui d'un médecin de famille.
Roger Sigouin, maire de la ville, croit aussi que la situa‐ tion est préoccupante. Toute‐ fois, il comprend que les mé‐ decins sont surchargés à l’échelle de la province.
Par les temps qui courent, ce n’est pas facile avec le manque de médecins et le manque d’infirmières.
Roger Sigouin, maire de la ville de Hearst
Actuellement, sur le site web de l'hôpital de Hearst, on retrouve plusieurs postes affi‐ chés, donc quatre postes de médecin de famille, deux postes de chirurgiens géné‐ raux et un poste d’anesthé‐
siste.
De la difficulté de rete‐ nir le personnel médical dans le nord de la province
Selon Diane Quintas, direc‐ trice du Réseau de mieux-être francophone du nord de l’On‐ tario, qui milite pour l’accès aux soins de santé franco‐ phone, il y a des caractéris‐ tiques particulières à la méde‐ cine en milieu rural.
Un médecin de famille est obligé de devenir expert dans plusieurs domaines, puisque les ressources sont limitées. Par conséquent, la charge de travail s'alourdit.
En deuxième lieu, les étu‐ diants qui participent à des programmes de résidence dans la région de Hearst sont parfois anglophones, et ont de la difficulté à assurer le ser‐ vice pour cette communauté à forte majorité francophone.
Par contre, Diane Quintas explique que la pénurie de main-d'oeuvre n’est pas unique à Hearst ni dans le do‐ maine de la santé.
L’exode du personnel de santé à l’échelle du pays et une population vieillissante contribue aux problèmes de recrutement, surtout dans des communautés rurales.
Je pense que ça démontre un problème au niveau systé‐ mique, ou qu'il y a une pénu‐ rie de main-d'oeuvre partout en province, dit-elle.
Roger Sigouin explique que la ville va rencontrer les organismes de développe‐ ment économique, pour concevoir une stratégie de ré‐ tention de médecins.
Il affirme que l'appui de la province reste primordial pour la stabilité du système de santé dans les régions ru‐ rales.