Les États-Unis et le Canada rapportent tous deux avoir détecté un ballon-espion
Après les États-Unis, le Ca‐ nada annonce à son tour avoir repéré un « ballon de surveillance à haute alti‐ tude » au-dessus du conti‐ nent nord-américain. Pé‐ kin, de son côté, invite les parties impliquées à dédra‐ matiser la situation.
Dans une brève déclara‐ tion publiée tard jeudi soir, le ministère canadien de la Dé‐ fense nationale indique qu'un ballon de surveillance à haute altitude a été détecté et que ses mouvements font l’objet d’un suivi actif de la part du Commandement de la dé‐ fense aérospatiale de l’Amé‐ rique du Nord (NORAD).
La population canadienne est en sécurité, assure-t-il, et le Canada prend les mesures nécessaires pour assurer la sûreté de son espace aérien, ce qui comprend la sur‐ veillance d’un éventuel deuxième incident.
Le NORAD, les Forces ar‐ mées canadiennes, le minis‐ tère de la Défense nationale et d’autres partenaires éva‐ luent la situation et travaillent en étroite collaboration, pour‐ suit le ministère, sans donner apporter de détails sur l'ori‐ gine du ballon de surveillance.
Les organismes de rensei‐ gnement du Canada colla‐ borent avec leurs partenaires américains et continuent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger l’in‐ formation de nature délicate du Canada contre les me‐ naces de services de rensei‐ gnement étrangers, ajoute-til.
Le même ballon ou deux ballons différents?
La publication de la décla‐ ration canadienne survient quelques heures après celle du Pentagone, qui avait indi‐ qué plus tôt jeudi suivre les déplacements d’un engin si‐ milaire dans le ciel américain.
Un haut responsable de la Défense sous le couvert de l'anonymat avait aussi précisé qu'il s'agissait d'un ballon de surveillance d'origine chinoise – ce que le Canada s'est bien gardé de faire jusqu'ici.
L'engin est entré dans l'es‐ pace aérien américain il y a quelques jours, a-t-il indiqué.
L'État-major, de son côté, a assuré par voie de communi‐ qué que le ballon ne repré‐ sentait aucun danger, ni pour l'aviation civile ni pour les per‐ sonnes au sol.
L'engin, dont l'emplace‐ ment exact n'a pas été dévoi‐ lé, a notamment été observé par des témoins au-dessus du Montana, un État situé juste au sud de l'Alberta et de la Saskatchewan qui abrite l'un des trois champs de silos à missiles nucléaires, à la base aérienne de Malmstrom.
Selon plusieurs agences de presse, le Pentagone a un temps envisagé d'abattre le ballon alors que celui-ci survo‐ lait une zone peu peuplée. Les autorités auraient toutefois décidé de ne pas agir ainsi en raison des risques posés par d'éventuels débris pour les personnes au sol.
D'après certains médias américains, qui citent eux aus‐ si des responsables de la Dé‐ fense, le ballon repéré par le Pentagone aurait d'abord sur‐ volé les îles Aléoutiennes, dans le nord de l'océan Paci‐ fique, avant de traverser l'es‐ pace aérien canadien jus‐ qu'aux États-Unis, où il a volé au-dessus du Montana.
Il n'est donc pas exclu qu'il puisse s'agir du même engin que celui rapporté par le Ca‐ nada jeudi soir.
Un objet inoffensif, plaide la Chine
Pékin, de son côté, a confirmé vendredi que le bal‐ lon en question était bel et bien d'origine chinoise, tout en précisant que celui-ci était de nature civile et qu'il était utilisé pour la recherche scien‐ tifique comme la météorolo‐ gie.
L'engin observé au-dessus des États-Unis s'est écarté de sa route en raison du vent d'ouest, a fait savoir le minis‐ tère des Affaires étrangères.
La Chine regrette que le ballon se soit égaré aux ÉtatsUnis en raison d'un cas de force majeure, a-t-il indiqué, sans faire référence au Cana‐ da.
Une porte-parole du minis‐ tère avait auparavant invité les parties impliquées à ne pas émettre de conjectures et à ne pas monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis.
Cet épisode ravive néan‐ moins les tensions entre Wa‐ shington et Pékin. Le chef de la diplomatie américaine, An‐ tony Blinken, a d'ailleurs déci‐ dé de repousser à une date ultérieure une visite en Chine, qui devait débuter vendredi.