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Des éleveurs de bétail déplorent une pénurie de vétérinair­es dans les régions rurales

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Plusieurs éleveurs de bétail au Manitoba sont inquiets à cause d’une pénurie de vétérinair­es dans les ré‐ gions rurales. Pour beau‐ coup, avoir accès à un vété‐ rinaire est une question de vie ou de mort pour leurs animaux.

L'éleveuse Dianne Riding dirige une exploitati­on de naissage près de Lake Francis, situé à 70 kilomètres au nordouest de Winnipeg.

Pendant la saison de mise bas, elle affirme qu'elle doit souvent compter sur l'aide d'un vétérinair­e, surtout quand une vache doit d'une opération césarienne.

Dianne Riding estime que cette aide n'est pas toujours disponible et déplore le manque cruel de vétérinair­es dans la province.

Même si elle n’a elle-même pas fait face à l’absence d’un vétérinair­e en cas de besoin, cette éleveuse de bétail af‐ firme que certains de ses amis ont eu du mal à trouver de l’aide au cours de la dernière saison de mise bas.

C’est vraiment difficile pour un producteur, car nous essayons d’élever ces vaches pour qu’elles n’aient pas de problèmes. Cependant, mère Nature nous joue parfois de mauvais tours , explique Mme Riding.

Elle ajoute que dans des cas où il n'est pas possible de détacher le veau de la mère pendant la naissance, les éle‐ veurs n'ont pas d'autre choix que d'euthanasie­r la vache.

La pénurie croissante de vétérinair­es spécialisé­s dans le bétail ne cesse de croître dans les provinces des Prai‐ ries depuis les 20 dernières années.

Selon l'Associatio­n des mé‐ decins vétérinair­es du Mani‐ toba (AMVM), il y a 147 cabi‐ nets vétérinair­es dans la pro‐ vince. Parmi ces cabinets, 63 sont situés à plus de 30 ki‐ lomètres de Winnipeg et sont considérés comme des cabi‐ nets ruraux.

De plus, au moins 68 postes de vétérinair­es sont à pourvoir au Manitoba.

Un besoin urgent de for‐ mer davantage de vétéri‐ naires

L'ancienne présidente de l’Associatio­n des médecins vé‐ térinaires du Manitoba, Alli‐ son Pylypjuk, travaille comme vétérinair­e à la clinique Beau‐ sejour.

Elle a obtenu son diplôme en Saskatchew­an en 2011, avec environ 80 autres étu‐ diants. Elle indique qu’une douzaine de ses collègues di‐ plômés voulaient se diriger vers la médecine de bétail.

Selon Allison Pylypjuk, la pénurie de vétérinair­es crée une situation stressante pour les vétérinair­es spécialisé­s, car ils ont à répondre à un plus grand besoin.

Il est difficile de maintenir un cabinet unipersonn­el dans les régions rurales du Manito‐ ba, car il est très injuste ou dif‐ ficile pour un vétérinair­e d’être de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cela ne per‐ met pas d’avoir un mode de vie équilibré et peut mener à l’épuisement profession­nel , souligne-t-elle.

La province a annoncé en septembre que le Collège vé‐ térinaire de l’Université de la Saskatchew­an — l’école de médecine vétérinair­e la plus proche du Manitoba — a ajouté cinq places, ce qui porte à 20 le nombre de diplô‐ més.

Ce Collège vétérinair­e a re‐ çu des fonds des gouverne‐ ments de la Colombie-Britan‐ nique, du Manitoba et de la Saskatchew­an pour faciliter la mise en place de classes plus nombreuses.

Avec les informatio­ns de Chelsea Kemp

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