Que nous reste-t-il d’Alys Robi?
Alys Robi a brillé sur les plus grandes scènes du monde au début du 20e siècle. Dans la mé‐ moire populaire, le souve‐ nir de son exceptionnelle carrière musicale reste toutefois teinté, encore aujourd’hui, par les élec‐ trochocs qu’elle a reçus plus tard dans sa vie. Son 100e anniversaire est l’oc‐ casion de s’attarder à l'hé‐ ritage de la première ve‐ dette pop internationale du Québec.
Originaire
du
quartier
Saint-Sauveur, la jeune Alys Robi, mue par une ambition démesurée, devient très tôt l’une des interprètes les plus populaires de la planète.
Elle foule les planches des chics cabarets de New York, de Paris, puis les scènes du Mexique et du Brésil. Repré‐ sentant le Canada, la chan‐ teuse se produit même lors de la première émission télé‐ visée de la BBC.
Cette fulgurante ascension est toutefois stoppée abrup‐ tement à la fin des années 40, à la suite d’un accident d’auto, alors qu’elle conduisait en di‐ rection de Las Vegas. Elle est d’abord hospitalisée huit se‐ maines à Los Angeles pour une commotion cérébrale, puis internée, avec l’approba‐ tion de son père, à l’hôpital psychiatrique Saint-Michel-Ar‐ change, où elle subira une lo‐ botomie et recevra des élec‐ trochocs.
La carrière d’Alys Robi ne sera plus jamais la même par la suite. Ni la perception du grand public à son égard. À cette époque, la maladie men‐ tale est taboue.
Et l’ambition des femmes aussi, note Catherine Ferland. Dans son livre primé 15 femmes qui ont fait l'histoire du Québec, cette dernière fait une place de choix à Alys Ro‐ bi. Pour l’historienne de Qué‐ bec, la chanteuse dérangeait par sa détermination.
On sait aujourd’hui que