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La présidente du Pérou appelle à un large dialogue pour mettre fin à la crise

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La présidente péruvienne Dina Boluarte, confrontée à une grave crise politique et sociale depuis son arri‐ vée au pouvoir il y a deux mois, a appelé ven‐ dredi à un large dialogue afin de définir « le pro‐ gramme du pays » , qu'elle a qualifié de « démocratie fragile ».

À la recherche de la paix, j'appelle ouvertemen­t tous les dirigeants politiques de chacun des partis, mais aussi les dirigeants des organisa‐ tions sociales, les travailleu­rs, tout le monde en général, à nous réunir afin de mettre sur la table le programme du pays, a-t-elle lancé lors d'une conférence de presse aux cô‐ tés du premier ministre Alber‐ to Otarola.

Nous vivons dans une dé‐ mocratie fragile [...] Je pense qu'elle est la plus fragile d'Amérique latine, mais c'est aux Péruviens, à nous, de ren‐ forcer cette démocratie, nos institutio­ns, a ajouté Mme Bo‐ luarte dans un bilan de son administra­tion.

Sixième chef d'État au Pé‐ rou depuis mars 2018, Dina Boluarte est confrontée à des manifestat­ions quasi quoti‐ diennes depuis le début de son mandat début décembre. Violemment réprimées, elles ont fait 48 morts, principale‐

ment dans le sud du pays.

Chaos et excès

Mme Boluarte a déclaré que des manifestat­ions ne sont pas pacifiques. Ils sortent avec des bâtons [...] des pierres, qui sont aussi des projectile­s qui causent des dé‐ gâts [...] Tout le monde ne marche pas de manière paci‐ fique, ils sortent pour générer de la violence, le chaos et la terreur.

La présidente péruvienne a également souligné que s'il y a eu des excès de la part de la police, nous regrettons ces agissement­s, tout en rappe‐ lant qu'il y a aussi des poli‐ ciers blessés, dont beaucoup gravement.

Les manifestat­ions ont dé‐ buté après l'éviction le 7 dé‐ cembre de l'ancien président Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'État en vou‐ lant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir. Dina Boluarte, alors sa vice-présidente, l'a rempla‐ cé en vue de terminer son mandat jusqu'en 2026.

Issue du même parti d'ins‐ piration marxiste que Pedro Castillo, elle est considérée comme une traîtresse par les protestata­ires, majoritair­e‐ ment d'origine indigène comme le président déchu, qui réclament sa démission, mais aussi la dissolutio­n du

Parlement et la convocatio­n d'une assemblée consti‐ tuante.

Entre blocages routiers, paralysie économique et état d'urgence dans neuf des 25 régions du pays, la prési‐ dence et le Parlement ont été incapables jusqu'à présent de parvenir à un consensus pour mettre fin à la crise.

En décembre, le Parlement a avancé en première lecture les élections présidenti­elle et législativ­es à avril 2024, mais la présidence a insisté pour que l'organe législatif avance le scrutin à octobre 2023, es‐ pérant ainsi calmer la contes‐ tation.

Invoquant un vice de pro‐ cédure, le Parlement a cepen‐ dant bloqué le 3 février jus‐ qu'au mois d'août tout débat visant à avancer les élections générales.

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