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Des Ontariens abandonnés par leur médecin de famille sans préavis

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Plus de deux millions de personnes sont sans méde‐ cin de famille en Ontario, selon un rapport publié le mois dernier par InspirePHC, un groupe de re‐ cherche sur les soins de santé. Tarek Emara fait partie de ceux-là après avoir été rayé de la liste des patients par son méde‐ cin.

M. Emara a appelé son mé‐ decin de famille au nord de Toronto dans l'espoir de prendre rendez-vous il y a trois semaines, et a été sur‐ pris d'apprendre qu'il n'était plus un patient de la clinique.

La réceptionn­iste a répon‐ du à l'appel et dit : "Oh, nous ne vous avons pas vu depuis 2016, et par conséquent, nous vous avons supprimé de notre liste et vous n'êtes plus dans cette clinique", raconte Tarek Emara, qui vit à Mar‐ kham.

C'est évidemment très dé‐ cevant, je ne devrais pas être pénalisé pour rester en bonne santé.

Tarek Emara

Le mois dernier, M. Emara a appelé Health Connect On‐ tario, après avoir eu des ver‐ tiges. Il raconte qu'on lui avait dit de voir un médecin dans les quatre heures et qu'il s'était rendu dans une cli‐ nique de soins d'urgence.

Le médecin de cette cli‐ nique lui avait dit qu'il devait informer son médecin de fa‐ mille de ce qui s'était passé.

C'est alors qu'il a appelé la cli‐ nique Richmond Hill, avant de découvrir qu'il avait été retiré de sa liste de patients.

Tarek Emara a déclaré qu'il aurait au moins dû être infor‐ mé que son médecin de fa‐ mille le retirerait de la liste des patients de la clinique. Main‐ tenant, la clinique n'accepte plus de nouveaux patients et il cherche un nouveau méde‐ cin de famille, explique-t-il.

Cela ne devrait pas arriver, que vous soyez abandonné unilatéral­ement.

Tarek Emara

M. Emara raconte qu’il se rendait une fois par an dans une clinique privée couverte par son assurance de travail, mais qu'il n'avait eu aucune raison de consulter son mé‐ decin de famille depuis 2016.

Aujourd’hui, il continue de chercher un médecin de fa‐ mille.

Les médecins tenus de rejoindre les patients?

Selon l'Ordre des méde‐ cins et chirurgien­s de l'Onta‐ rio (OMCO), si un patient s'ab‐ sente de la pratique pendant une période prolongée, les médecins doivent d'abord faire un effort de bonne foi pour déterminer si le patient préférerai­t maintenir la rela‐ tion.

Ce faisant, les médecins doivent, au minimum, en‐ voyer une lettre de demande à la dernière adresse connue du patient, indique le site Web de l'OMCO.

Lorsqu'aucune réponse n'est reçue ou que le patient indique que des soins ont été recherchés ailleurs, les méde‐ cins peuvent officielle­ment re‐ tirer le patient de la pratique.

Il y a presque deux ans, Cedric Hong s'est retrouvé dans la même situation.

Le résident de Scarbo‐ rough a appelé son médecin de famille, qu'il consultait de‐ puis près de 20 ans, dans l'es‐ poir de passer un examen. On lui a dit que la clinique retirait les patients qui ne s’y rendent pas pendant plus d'un an, une politique qu’il ignorait, dit-il.

J'étais très confus parce que c'est mon médecin de fa‐ mille. Je vais chez eux depuis que je suis né.

Cedric Hong

C'est très frustrant. Sur le moment, je pensais que je trouverais un autre médecin, et puis j'ai réalisé à quel point il était difficile de trouver un autre médecin.

La pandémie en partie responsabl­e?

Depuis, Cedric Hong n'a toujours pas eu la chance de trouver un médecin de fa‐ mille. Il explique avoir utilisé Health Care Connect, un pro‐ gramme qui oriente les Onta‐ riens qui n'ont pas de méde‐ cin vers un fournisseu­r de soins de santé familiale, mais sans résultat.

Il y a quelques semaines, j'ai également passé deux à quatre bonnes heures à appe‐ ler des cliniques au hasard, laissant des messages pour fi‐ nir sans rien.

De nombreux experts at‐ tribuent la flambée du nombre d'Ontariens sans mé‐ decin de famille à la pandé‐ mie, qui a incité des centaines de médecins de famille à ces‐ ser d'exercer.

Alors que 1,8 million d'On‐ tariens ont déclaré ne pas avoir de médecin de famille en 2020, ce chiffre a grimpé à 2,2 millions en 2022, selon les données d'Inspire-PHC.

Des recherches établies de longue date ont révélé que les personnes sans médecin de famille dépendent davantage des salles d'urgence et sont plus susceptibl­es de se re‐ trouver hospitalis­ées.

Avec les informatio­ns de Tyson Lautenschl­ager de CBC

jardins précise qu’à l’heure ac‐ tuelle, ce ne sont pas des dis‐ cussions qu’on a.

On va les accompagne­r. On ne peut pas se permettre de perdre nos résidences. On veut aussi garder nos rési‐ dents dans leur propre milieu de vie, où ils ont grandi, que ce soit en milieu rural ou ur‐ bain.

Outre l’installati­on des gi‐ cleurs, beaucoup d’autres dé‐ penses peuvent s’ajouter : les consultati­ons, les aménage‐ ments des lieux, le déplace‐ ment de certains résidents, l’ajout de sorties extérieure­s et de sorties d’urgences, énu‐ mère Mme Desjardins.

Gicleurs ou pas, des pro‐ tocoles existent

Lorsqu’il est question de gicleurs dans les résidences pour personnes âgées, beau‐ coup de gens font aussitôt le lien avec la tragédie de L'IsleVerte, dans laquelle 32 per‐ sonnes ont perdu la vie en 2014.

Depuis, le gouverneme­nt du Québec a obligé les RPA à se munir de gicleurs d’ici dé‐ cembre 2024.

Les résidences qui n’ont pas de gicleurs ont tout de même établi certains proto‐ coles afin d’éviter une tragé‐ die.

Il y a un programme d’ac‐ compagneme­nt, un plan avec les services d’incendie. Quand il y a des embûches dans les délais d’évacuation, on peut relocalise­r nos résidents pour que ce soit plus facile pour eux. On y travaille de façon très sérieuse.

Le PDG du Regroupeme­nt québécois des résidences pour aînés, Marc Fortin, abonde dans le même sens.

Avec L'Isle-Verte, plusieurs choses ont été mises en place avec les résidents et les ser‐ vices d'incendie. Il ne faut pas s'inquiéter. Il y a des détec‐ teurs de fumées, et le nombre d'employés la nuit a été re‐ haussé.

Avec les informatio­ns de Rosalie Sinclair

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