Échangés à l’hôpital à leur naissance, deux hommes demandent des comptes au Manitoba
Deux hommes qui ont été échangés à la naissance veulent des excuses du gouvernement du Manito‐ ba : Richard Beauvais et Ed‐ ward Ambrose sont nés à Arborg, à 100 km au nord de Winnipeg, en 1955, mais ils ont été envoyés chez les mauvais parents.
Un test ADN a révélé que Richard Beauvais n'a pas d'an‐ cêtre autochtone et Edward Ambrose n'est pas Ukrainien.
Cette révélation est dou‐ loureuse pour Richard Beau‐ vais, survivant des pension‐ nats pour Autochtones qui a été retiré de sa famille lors de la rafle des années 60
Durant toute sa vie, ce sur‐ vivant des pensionnats a cru à tort qu’il était Métis avec des ancêtres autochtones.
Au début, nous n'avons pas cru à cela, dit-il à CBC.
C'était un peu triste de perdre mon identification mé‐ tisse, comme on dit, s’indignet-il.
Une confusion survenue dans un hôpital du Manitoba l’a fait grandir dans une fa‐ mille qui n'est pas la sienne.
Je ne le croyais pas parce qu'ils disaient que j'étais Ukrainien, Juif et Polonais. Comment diable peut-on être à Beauvais, vivre dans une communauté autochtone et ne pas être Autochtone ou Français ?, se demande-t-il en‐ core.
Richard Beauvais a tou‐ jours du mal à accepter les origines qu’on lui prête.
Sa soeur biologique l’a re‐ trouvé l’année dernière grâce à un test de reconstitution d'arbre généalogique et un test d'ADN. Celle-ci avait tou‐ jours pensé que son frère bio‐ logique était Edward Am‐ brose.
Elle a plutôt découvert que son vrai frère vivait en Colom‐ bie-Britannique en la per‐ sonne de. Richard Beauvais.
Je n'étais pas prêt pour ce‐ la. C'était un choc pour moi, réagit Edward Ambrose à CBC. Ça [faisait] mal, comme si on m'avait arraché quelque chose.
Frustré d'avoir été envoyé dans une autre famille, celui qui a été élevé sur une ferme à Rembrandt, au Manitoba, avec une famille ukrainienne demande des comptes aux autorités manitobaines.
J'ai un problème avec ça. Tout ce qui se passe dans un hôpital, le gouvernement doit le clarifier, insiste Edward Am‐ brose.
Il déplore le fait que le gou‐ vernement et l'Hôpital d’Ar‐ borg n'apportent aucune ré‐ ponse sur les faits qui se sont déroulés en 1955.
La Fédération métisse du Manitoba reconnait que ces deux hommes ont subi un traumatisme psychologique et leur propose son service de bien-être.
Richard Beauvais et Ed‐ ward Ambrose ont embauché un avocat espérant obtenir des excuses et une compen‐ sation de la province du Mani‐ toba.
Pour l’instant, le gouverne‐ ment n'a pas réagi à nos de‐ mandes d'entrevue.
Avec les informations de Ozten Shebahkeget