Pétition contre la « dégradation des conditions de travail » des employés au CIUSSS MCQ
Le mécontentement ne s’éteint pas dans les rangs des infirmières et des infir‐ miers du CIUSSS MCQ. Une pétition a été lancée après qu’ils ont appris dans une directive cette semaine que leur employeur les obligera à travailler une fin de semaine sur trois.
Le CIUSSS MCQ explique dans sa directive avoir adopté un nouveau mode de planifi‐ cation des horaires afin de ré‐ duire le recours au temps supplémentaire et au temps supplémentaire obligatoire ainsi que les ruptures de ser‐ vices afin d’atténuer la pres‐ sion et la détresse des équipes qui oeuvrent 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Marc-André Rodrigue est l’instigateur de cette pétition et infirmier au CIUSSS MCQ, selon les informations ins‐ crites sur son profil Facebook. Dans la pétition, on demande à l’employeur de faire marche arrière et de ne pas mettre en place les mesures annoncées dans [la] note de service.
On exige aussi que le
CIUSSS MCQ [retourne] à la planche à dessin pour trouver de véritables solutions pour pallier au [sic] manque de main-d’oeuvre qui respecte‐ ront l’ensemble des membres du SPSMCQ.
La pétition mentionne également que la modifica‐ tion des horaires pour le per‐ sonnel infirmier [...] constitue la goutte qui fait déborder le vase. On dit aussi craindre que les mesures choisies par le CIUSSS MCQne fassent qu’empirer la pénurie actuelle en causant des démissions et des départs à la retraite.
Plus tôt cette semaine, la direction du CIUSSS précisait dans son document que cette mesure est conforme à ce qui est prévu dans la convention collective du personnel concerné. On espère ainsi ré‐ duire le nombre de départs, d’absences pour maladie et de démissions.
Samedi soir, la pétition avait recueilli plus de 2700 si‐ gnatures sur le site change.org.
Le plan d'action du syn‐ dicat
La présidente intérimaire du Syndicat des profession‐ nelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec, affi‐ lié à la Fédération interprofes‐ sionnelle de la santé du Qué‐ bec (FIQ), Patricia Mailhot, a confirmé à Radio-Canada que le syndicat planche sur un plan d'action.
La FIQ a présenté le plan aux membres en assemblée générale extraordinaire ven‐ dredi. Ce qui en est ressorti, c'est que pour eux les actions proposées n'étaient pas assez corsées. Elles voulaient aller plus loin dans les mesures. Il fallait qu'elle se fasse en‐ tendre, rapporte Mme Mail‐ hot. Le syndicat présentera un nouveau plan d'action mardi midi.
Elle précise que les infir‐ mières ne sont pas brusquées de se voir imposer le travail une fin de semaine sur trois. Environ 80 % des infirmières travaillent déjà une fin de se‐ maine sur deux, soutient la présidente intérimaire.
Ce qui choque, selon Mme Mailhot, c'est plutôt que l'employeur va les assigner à des secteurs où certaines ne pourraient plus avoir la for‐ mation adéquate pour prodi‐ guer les soins. Les secteurs comprennent les services 24/7 dans les CHSLD et les hô‐ pitaux.
Certaines d'entre elles, ça fait des années qu'elles n'ont pas pratiqué dans ces do‐ maines-là. Elles n'ont plus la formation adéquate. Ce ne sont pas des infirmières qui sortent de l'école. Oui, l'em‐ ployeur parle d'une forma‐ tion, mais comment on peut arriver à former ces gens-là en très peu de temps, se de‐ mande-t-elle.
Quand ça fait des années qu'on n'a pas travaillé dans un secteur de santé physique, est-ce qu'on sera adéquate, est-ce qu'on sera utile pour ai‐ der l'équipe?
Patricia Mailhot, prési‐ dente intérimaire à la FIQSPSMCQ
Patricia Mailhot ne croit pas que la vraie solution ré‐ side dans la mesure annoncée par le CIUSSS MCQ plus tôt cette semaine.
Avec le peu d'infirmières qui travailleront une fin de se‐ maine sur trois, il y aura tout de même autant de besoins la semaine. Le TSO va-t-il dimi‐ nuer considérablement? Je ne sais pas et j'en doute forte‐ ment, juge-t-elle.
Avec les informations de Coralie Laplante et d’Amé‐ lie Desmarais