Les épiceries zéro déchet appellent à la solidarité
Le 14 février, l’épicerie co‐ opérative zéro déchet, le Haricot magique, dans Saint-Roch, a eu 5 ans. Un anniversaire qui a de quoi réjouir, mais les employés n’avaient pas le coeur à la fête. La prochaine année déterminera l’avenir de l’entreprise.
Ça passe ou ça casse, confie en toute franchise la membre fondatrice du Hari‐ cot magique, Myriam La‐ chance.
Chaque année, l’épicerie tient une assemblée générale avec ses membres. La pro‐ chaine, qui aura lieu le 20 fé‐ vrier, révélera le bilan finan‐ cier de l’année 2021-2022. Un bilan qui a de quoi inquiéter.
« On est vraiment border‐ line. Les travaux dans le quar‐ tier, la pandémie, la situation économique actuelle. C’est pas facile. On se paie des pe‐ tits salaires. On fait beaucoup de sacrifices pour continuer », avoue Myriam Lachance.
À l’épicerie zéro déchet La Locale dans le quartier SaintSauveur, on a aussi connu de meilleures périodes. L’entre‐ prise dit être dans une pé‐ riode de décroissance, com‐ parativement au moment de leur ouverture, il y a deux ans.
Pendant la pandémie, l’achat local était valorisé.
C'était beau de voir ça, mais là on est revenu à nos vieilles habitudes. Pourtant, les va‐ leurs dont on faisait la promo‐ tion, l’environnement, l’écono‐ mie circulaire sont encore va‐ lables, explique la proprié‐ taire, Marie-Claude Lapierre.
Tout le monde contribuer
Selon Myriam Lachance, les gens doivent prendre part au mouvement. S’ils n’encou‐ ragent pas leurs commerces de proximité, ils fermeront et cela nuira au dynamisme des quartiers.
L’annonce de la fermeture de l’épicerie zéro déchet la Ré‐ colte dans le quartier Mont‐ calm en mars prochain l’a grandement surprise et dé‐ çue. C’est difficile, même dans un quartier bien nanti. Est-ce que les gens ont abandonné ?, soulève-t-elle. Pourtant, c’est maintenant, plus que ja‐
mais, que la transition écolo‐ gique doit se faire, ajoute la directrice.
Je comprends qu’il y a l’in‐ flation. Les gens veulent payer moins cher, mais ce n’est pas nécessairement plus cher dans les épiceries en vrac. Si les épiceries en vrac ferment, on va perdre quelque chose
Myriam Lachance, membre fondatrice du Hari‐ cot magique
Marie-Claude Lapierre est du même avis. Il est dans l’in‐ térêt de tout le monde qu’il y ait une offre diversifiée dans le vrac. C’est un geste poli‐ tique d’encourager le zéro dé‐ chet. Actuellement, les entre‐ preneurs dans ce domaine n’ont d’autre choix que de se réinventer et vérifier constamment leurs prix pour rester compétitif, selon elle.
Selon Myriam Lachance, la Ville a également un rôle à jouer dans la préservation de ses petites entreprises écores‐ ponsables. J’ai demandé à la Ville de l’aide, mais il n’y a pas de budget pour ça, soutientelle.