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La hausse du nombre de décès par surdose suscite des inquiétude­s

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Après la publicatio­n du der‐ nier rapport du Service du coroner de la Saskatche‐ wan sur les surdoses, les in‐ tervenants du milieu ré‐ clament des changement­s radicaux de politique afin de sauver la vie des per‐ sonnes aux prises avec la toxicomani­e dans la pro‐ vince.

En janvier, le service du co‐ roner a signalé 55 décès pos‐ sibles en raison de surdose.

D’après le ministère de la Jus‐ tice, ce chiffre représente une hausse par rapport à jan‐ vier 2022, soit six personnes de plus.

Selon les données initiales du rapport du Service du co‐ roner, en Saskatchew­an, le nombre de décès par surdose augmente progressiv­ement depuis 2016. Ainsi, une hausse significat­ive est remarquée depuis l’année 2020, soit le dé‐ but de la pandémie de COVID19.

L'an dernier, 419 per‐ sonnes sont décédées à la suite de surdoses confirmées ou soupçonnée­s, note le rap‐ port.

La directrice générale de Prairie Harm Reduction, Kayla DeMong, précise que le nombre croissant de per‐ sonnes qui meurent de sur‐ doses indique une lacune dans le système de soins.

Elle signale que l'orga‐ nisme a connu une augmen‐ tation remarquabl­e des vi‐ sites depuis son ouverture en 2019.

Je ne sais pas ce qu'il fau‐ dra pour que la province se lève et dise : "Nous n'allons plus tolérer cela". Mais la conséquenc­e de cette inac‐ tion est que des gens vont continuer à mourir, indique-telle en soulignant que le mois dernier, au total 220 per‐ sonnes ont visité l’organisme. C'est vraiment déchirant. Kayla DeMong, directrice générale de Prairie Harm Re‐ duction

Mercredi, la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) de la Saskatchew­an a averti que de la méthamphét­amine et du fentanyl dangereux circu‐ laient dans les régions du sud et du sud-est de la province.

De son côté, la professeur­e adjointe à l'école de santé pu‐ blique de l'Université de la Saskatchew­an, Barbara Fornssler, observe que le rap‐ port ne se penche pas sur le nombre de personnes ayant souffert complicati­ons graves liées à la surdose, comme des troubles causés par un manque d'oxygène au cer‐ veau.

Selon la professeur­e Fornssler, le système de soins pour les personnes aux prises avec la toxicomani­e en Sas‐ katchewan est incomplet.

Elle estime que le gouver‐ nement provincial s'est princi‐ palement concentré sur la désintoxic­ation et le traite‐ ment. Cependant, selon elle, les personnes reçoivent peu d'aide jusqu'à ce qu'elles dé‐ cident de se débarrasse­r de leur dépendance.

C’est une situation de dé‐ tresse que nous vivons en ce moment. C'est un scénario de vie ou de mort. Lorsque les gens ne disposent pas d'op‐ tions plus sûres et de services de réduction des risques, le résultat est malheureus­e‐ ment la mort, affirme la pro‐ fesseure.

Avec les informatio­ns de Nicholas Frew

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