Radio-Canada Info

À Mackenzie, il y a assez de médecins de famille, mais l’hôpital manque d’infirmière­s

-

Trouver un médecin de fa‐ mille en Colombie-Britan‐ nique est un défi, notam‐ ment dans des communau‐ tés rurales. Pourtant, au nord de Prince George, la petite communauté de Mackenzie et ses 4000 habi‐ tants sont, pour l'instant, mieux dotés avec huit mé‐ decins de famille.

La communauté a du fi‐ nancement provincial pour 6,5 médecins de famille. Ce‐ pendant, plusieurs des huit médecins travaillen­t à temps partiel et leur travail combiné représente environ 5,7 méde‐ cins.

Les médecins de la com‐ munauté disent que même s’il y a un léger manque de mé‐ decins de famille à temps plein, leur charge de travail reste « gérable ».

L’un de ces médecins, Dr Ian Dobson, est arrivé dans la communauté il y a neuf ans de Vancouver, grâce au pro‐ gramme de suppléance qui fait venir des médecins dans des zones rurales pour une durée limitée. Le charme ayant opéré, Ian Dobson est resté à Mackenzie. Je ne pour‐ rais pas être plus heureux, af‐ firme-t-il.

Son collègue, Dr Dan Pen‐ man, est arrivé quant à lui il y a dix ans en quête d'une nou‐ velle aventure pour fuir sa vie citadine. C'est une commu‐ nauté vraiment sympathiqu­e [et] très accueillan­te. [La po‐ pulation] est très reconnais‐ sante.

Parmi les raisons ayant convaincu ces médecins de rester dans la communauté fi‐ gurent le paysage, l'accès aux loisirs et des trajets courts. Les médecins expliquent aus‐ si aimer le fait d'élever leurs jeunes enfants en zone rurale.

Selon eux, le modèle de paiement alternatif les a ai‐ dés, ainsi que d'autres méde‐ cins, à rester à Mackenzie. Dan Penman précise que la régie de santé du Nord pos‐ sède et maintient l’immeuble où ils travaillen­t, les laissant se concentrer sur la médecine plutôt que sur la gestion d'une entreprise.

L'hôpital en manque de personnel infirmier

En Colombie-Britanniqu­e, la plupart des médecins sont des entreprene­urs indépen‐ dants et gèrent leurs cabinets comme des entreprise­s. Un nouveau modèle de rémuné‐ ration des médecins qui vient

d'être introduit dans la pro‐ vince prendra notamment en compte le temps passé avec les patients.

Selon Dan Penman, parce que les médecins de Macken‐ zie n’ont pas à se soucier de responsabi­lités administra‐ tives, ils peuvent répondre aux besoins de la population.

Si la situation semble sous contrôle du côté des méde‐ cins de famille, l'hôpital local doit néanmoins parfois fer‐ mer à cause d’une pénurie de personnel, en particulie­r de personnel infirmier.

Il y a un élément d'instabi‐ lité là-bas et beaucoup de mé‐ decins ne veulent vraiment pas travailler dans un cadre comme celui-là s'ils n'ont pas de personnel infirmier ou de stabilité en matière de cou‐ verture des urgences, analyse Dan Penman.

La mairesse de Mackenzie, Joan Atkinson, explique qu’un groupe de 30 maires de la province travaille sur une de‐ mande d’aide au gouverne‐ ment pour faire face aux pé‐ nuries de soins de santé dans leur ensemble. Nous devons doter en personnel tous nos hôpitaux et nous devons do‐ ter en personnel toutes nos unités paramédica­les à tra‐ vers la province.

Même si la communauté est bien lotie en médecins de famille, Dan Penman men‐ tionne que deux médecins à temps partiel comptent partir plus tard dans l’année. Pour lui, la régie de santé et la com‐ munauté doivent continuer leurs efforts de recrutemen­t et de rétention des médecins.

À partir du moment où vous relâchez vos efforts, et que vous perdez deux doc‐ teurs, alors les choses sont déstabilis­ées [...] Si vous per‐ dez suffisamme­nt de méde‐ cins [...], les médecins [res‐ tants] peuvent alors subir de l'épuisement profession­nel.

Avec les informatio­ns de Courtney Dickson

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada