Transferts en santé : Les médecins du Nord se prononcent sur l’offre du fédéral
Alors que les provinces s'apprêtent à peaufiner les détails d'une nouvelle en‐ tente sur les soins de santé avec le gouvernement fé‐ déral, des professionnels de la santé du Nord de l'On‐ tario partagent leurs ambi‐ tions quant à l’utilisation de ces nouvelles res‐ sources.
La semaine passée, le gou‐ vernement fédéral a déposé son offre aux provinces et aux territoires dans le cadre des négociations pour augmenter les transferts en santé : 196,1 milliards sur une pé‐ riode de 10 ans, ce qui com‐ prend 46,2 milliards en nou‐ veaux financements.
Le Dr Yves Raymond, viceprésident du personnel médi‐ cal de l'hôpital de Timmins et du district, espère que l'aug‐ mentation du financement sera répartie équitablement dans tous les aspects de la prestation des soins de santé dans le nord-est de l'Ontario.
Je pense que tout le monde en bénéficiera, car ça apportera une certaine stabili‐ té à nos enveloppes de finan‐ cement, a déclaré M. Ray‐ mond, ajoutant que ça nous permettra peut-être d’amélio‐ rer le recrutement et la réten‐ tion des professionnels de la santé.
Ben Reitzel, un médecin à l'hôpital régional de North Bay, fait preuve d'un opti‐ misme prudent par rapport à cette nouvelle entente. Évi‐ demment, plus d’argent dans le système est une bonne chose, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’un plan adéquat est en place, a-til tempéré.
Une entente pour sou‐ tenir un système fragilisé
L’offre d'Ottawa vise quatre domaines prioritaires : les services de santé familiale, les travailleurs de la santé, la santé mentale et la toxicoma‐ nie, et la modernisation du système.
Pour avoir accès aux trans‐ ferts en santé, les provinces doivent d'abord s'engager à améliorer la façon dont les données sur la santé sont re‐ cueillies, partagées, utilisées et communiquées aux Cana‐ diens afin de promouvoir une plus grande transparence des résultats et d'aider à gérer les urgences en matière de santé publique, peut-on lire dans un communiqué de presse du gouvernement fédéral.
Les provinces et les terri‐ toires doivent également éla‐ borer des plans détaillant comment les fonds seront dé‐ pensés et la manière dont le progrès sera mesuré.
Prioriser l’accès aux
Selon M. Raymond, le be‐ soin le plus pressant pour le système est de rétablir une base de médecins de soins primaires, de spécialistes et même de ressources hu‐ maines en santé générale comme les travailleurs so‐ ciaux, les infirmières et les tra‐ vailleurs en santé mentale.
Mais tout commence par l’accès aux soins primaires, a ajouté M. Raymond.
En améliorant l'accès aux soins primaires, nous pou‐ vons réellement aider les pa‐ tients à vivre en meilleure santé, mais aussi à un coût moindre pour le système.
Dr Yves Raymond, viceprésident du personnel médi‐ cal de l'hôpital de Timmins
L’importance des soins pri‐ maires est devenue évidente durant la pandémie, alors que la crise sanitaire dévoilait les lacunes dans le système de santé, a expliqué le Dr Ray‐ mond.
Je me souviens d'une dis‐ cussion avec l'un de mes col‐ lègues où nous nous deman‐ dions ce que nous ferions sans les équipes de santé fa‐ miliale, les centres de santé communautaire ou de centres d'accès à la santé pour les Autochtones, s’est-il rappelé. C’était un scénario in‐ imaginable.
Développer un plan so‐ lide
De son côté, Dr Reitzel souligne l’importance d’avoir un plan pour répondre aux besoins de recrutement de personnel.
Je comprends que le gou‐ vernement est dans une si‐ tuation délicate, car il doit donner la perception qu’il agit dans ce dossier, a-t-il men‐ tionné.
Mais l’on risque de se re‐ trouver dans une situation où le gouvernement donne de l’argent et présente la chose comme une victoire, alors que les provinces dépensent tout l’argent et reviennent en affir‐ mant que la somme initiale était insuffisante, a dit Dr Reit‐ zel.
En fin de compte, c'est notre argent. Et donc qu'estce qu'on en retire?, a-t-il conclu.
Avec les informations de Warren Schlote de CBC